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L'équipe engagée |
José Luis MONTERDE - Jean Marie LURQUIN |
Schlesser-Original
X 822 - N° 201 |
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Assistance 1 |
Sylvain Lohou
- Jérôme Broeks - Philippe Geniaux |
Kérax R.620 - N°
617 |
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Assistance 2 - N° 516 |
Jean Louis
Schlesser
- Francis Delimbeuf |
Toyota KZJ
S086 |
La Couverture Médiatique
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La course, étape après étape !
[vérif] -
[Etape 1]
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[Etape2] -
[Etape3]
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[Etape4]
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[Etape5]
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[Etape6]
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[Etape7]
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[Etape8]
[Etape9]
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[Etape10]
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[Etape11]
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[Etape12]
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[Etape13]
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[Etape14]
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[Etape15]
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[Etape16]
-
[Etape17]
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Vérifications
Administratives et Techniques |


Mardi et mercredi, à l’issue des vérifications
techniques, ce sont donc 48 autos, 31 camions, 57 motos, 19 concurrents
dans la catégorie Régularité et 8 en Rallye Découverte qui ont reçu
l’aval des commissaires techniques.
164 véhicules prêts à parcourir plus de 10'000 km à travers les forêts
de bouleaux et de sapins en Russie, les steppes du Kazakhstan pour
terminer à travers les dunes de Mongolie Orientale avec une arrivée au
pied de la Grande Muraille de Chine, aux portes de Pékin.
A quelques heures du départ qui sera donné demain avec la première
Epreuve Spéciale (longue de 71 km), on peut déjà dresser une situation
provisoire des prétendants à la victoire finale.
En catégorie auto et même s’il refuse d’endosser cette responsabilité,
l’Allemand Matthias Kahle (Fast&Speed Team) fait partie des favoris. Le
champion allemand 2004 de la spécialité roulera au volant de son buggy à
moteur Honda (3.9L) et développant 380 CV. Mais il redoute le
franchissement des dunes, en Chine.
L’Espagnol José Luis Monterde co-piloté par Jean-Marie Lurquin (Team
Schlesser) adore les Grands Rallyes et sera donc servi avec la
Transorientale 2008. François Delecour (Team SMG de Philippe Gache) n’a
pas couru depuis quelques années mais le talent du Français et sa
facilité d’adaptation feront le reste. Le Français Eric Vigouroux au
commande de son imposant Trophy Truck (à moteur Chevrolet-Corvette V8)
lui aussi brigue la victoire finale.
Chez les motards, le Norvégien Pal-Anders Ullevalsetter pilotera sa KTM
et part en grand favori de la catégorie. A surveiller le Slovaque
Jaroslav Katrinak, le Guatémaltèque Francisco Arredondo et pourquoi pas
d’autres motards qui pourraient créer la surprise.
Catégorie camion, les Kamaz sont en force. L’usine officielle russe fait
figure d’épouvantail avec pas moins de 3 monstres des routes. De plus,
la structure russe compte parmi ses rangs trois anciens vainqueurs du
Dakar. Face à eux, on trouve le récent vainqueur du récent Rallye
d’Europe Centrale, le Néerlandais Hans Stacey et son MAN. Quant à Ginaf,
le constructeur néerlandais, l’équipe DeRooy 2008 aligne deux camions.
En cette période de Coupe d’Europe de football, le match Russie-Pays-Bas
s’annonce incertain jusqu’à Pékin. Mais là aussi, un outsider est
toujours à l’affût.
Dans le Rallye Régularité, une Première cette année, ce ne sont pas
moins de 19 concurrents qui vont devoir affronter une partie des
épreuves spéciales pour honorer leur participation. Cette catégorie
accueille aussi 2 camions et 2 motos.
Le Rallye Découverte se compose de 8 voitures qui vont traverser des
contrées inoubliables avec un classement très original comprenant
notamment la prise de vues photographiques des plus originales.
>> video de présentation




La
Transorientale est un nouveau rallye-raid,
unique en son genre, notamment par le nombre
de kilomètres à parcourir : 10 800 ! Conçue
par René Metge et par Lagardère Sports,
cette course s’élance le 12 juin de
Saint-Pétersboug, traverse le Kazakhstan
après la Russie, pour finir en Chine, au
pied de la Grande Muraille, le 28 juin.
Au volant d’une
Porsche Cayman, le célèbre pilote Jean-Louis
Schlesser accompagne le rallye
sur les routes de ces trois pays, pour un
parcours « Découverte » d’un genre nouveau,
accessible aux véhicules de grand tourisme.
Son « copilote »,
Marc Victor,
journaliste et écrivain lauréat de la
Fondation Jean-Luc Lagardère, rend compte au
quotidien, d’une manière… un peu décalée, de
ce long périple et de ses à-côtés…
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Etape
1 SAINT PETERSBOURG > ROGATCHEVO |
12 juin 2008 Spéciale du départ |
LOUGA/LOUGA
Total : 834 km
Spéciale : 74km
La première spéciale tracée sur un terrain militaire en forêt, sera la
plus courte du rallye. Dans un très beau décor, des pistes dures et des
pistes de sable avec des parties assez rapides vont s'alterner, offrant
ainsi aux concurrents une belle entrée en matière.
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Une mise en jambe quasi parfaite
En ce jour de Fête Nationale en Russie, les Moscovites (en
voisins) et les nombreux spectateurs alentours sont venus
assister, en toute quiétude, à l’arrivée au bivouac des
concurrents de la Transorientale 2008. Malgré un trafic
routier important en ce jour férié, ils n’ont pas résisté à
l’idée de découvrir qui les voitures, qui les motos, qui les
camions des participants.
La première journée de la Transorientale a réservé son lot
de surprises. La mauvaise nouvelle de la journée est à
mettre à l’actif d'Eric Vigouroux. Au volant de son Trophy
Truck, le Français a heurté une souche et a complètement
détruit la roue arrière gauche de son proto. La palme du
jour revient à l’un des favoris en la personne de José-Luis
Monterde. L’Espagnol, au volant de son Buggy Schlesser, a
signé le meilleur temps de la catégorie auto : « Pour moi,
c’est une excellente mise en jambe. Le tracé alternait des
portions rapides et lentes mais aussi il s’est révélé être
très joli pour le pilotage. Les parties sablonneuses étaient
également parfaites »
En catégorie moto, Pal Anders Ullevalsetter a signé le
meilleur chrono de la journée, toutes catégories confondues.
Là aussi, pour le Norvégien, il est nécessaire de ne pas
chercher la limite tout de suite. « La Transorientale est
encore longue».
Que dire de la performance de Gérard De Rooy, en catégorie
camion. Le Néerlandais n’a ni plus ni moins signé le 5ème
temps absolu.
Tous les concurrents se plaisent à saluer l’excellent
travail préparatoire de René Metge pour la qualité de ce
premier Secteur Spécial. Les concurrents sont unanimes quant
aux difficultés rencontrées au cours de cette première
journée. Tous ont appliqué les consignes de leur team
manager respectifs à savoir rouler sans chercher à «
exploser » le chrono comme le soulignait François Delecour,
lors de son arrivée au bivouac : « Je cherche d’abord à
comprendre toute cette fantastique mécanique et à prendre
mes marques »
>> video1 - vidéo de la première étape

Classement spéciale:
Classement Général Auto :


Formidable. Dix
heures de route pour découvrir un autre monde, dans
lequel aucune des règles apprises dans les écoles de
conduite et dans la vie des simples mortels ne
s’appliquent plus. Il est possible, j’en ai fait
aujourd’hui l’expérience limite, de circuler en voiture
très vite, et surtout très bien, sans tenir aucun compte
des panneaux de signalisation, des lignes blanches, des
embouteillages, des policiers qui veillent… Je n’avais
jamais vu une personne réelle rouler de la sorte et je
n’ai jamais été autant en totale confiance dans une
voiture.
Tout en
conduisant, Jean-Louis Schlesser communique. Il parle,
écoute, pose des questions, explique, reçoit de nombreux
appels, en donne… En fin de journée, il est possible de
connaître avec précision ses états d’âme. (En ayant
appris dans le même temps tout ce qu’il faut savoir sur
les voitures croisées, sur les derniers modèles des
camions aperçus (et les voies entre Saint-Pétersbourg et
Moscou n’en manquent pas, de camions), sur la tenue de
route d’une moto Honda…
Beaucoup de bonnes nouvelles donc,
pour cette première étape, surtout
que la voiture Schlesser engagée
dans la course a gagné la spéciale !
Nous avons appris à apprécier notre
Porsche Cayman par la même occasion,
Jean-Louis révélant à une dizaine
d’interlocuteurs divers et
successifs, qu’il était « estomaqué
par les suspensions … » « Tu te
rends compte, sur ces routes
pourries ! Il faut dire que ça
secoue moins à 150 qu’à 70, comme si
on survolait les trous et les
bosses…», blague-t-il.
Tout est bien donc, dans ce monde…
parallèle. Même si la route était
plus embouteillée et en mauvais état
qu’intéressante (on a aperçu – très
vite – la maison natale de Nabokov,
de belles églises orthodoxes,
d’épaisses forêts de conifères et de
bouleaux… ). Et que les serveuses
russes dans les trop rares « points
d’eau » étaient souvent renfrognées…
Mais voilà le bivouac, vaste étendue
d’herbe verte où chacun essaye de
trouver ses aises, où les
mécaniciens s’affairent, où des
badauds du cru viennent à la
rencontre de cette étonnante
caravane…
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Etape
2 ROGATCHEVO>PETRVSKY |
13 juin 2008 |
ZOLINO/NIJNI
Total :732 km
Spéciale : 93 km
Dans un paysage typique de Russie alternant forêts de sapin et de
bouleaux et clairières, la deuxième spéciale va emprunter les pistes aux
trois-quarts sablonneuse du camp militaire de Nijni, pour se terminer sur
une piste de chars avec plus de 3 kilomètres de woops mémorables! |
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La
course :
L’endroit choisi était idéalement placé sur les bords
de la Volga ; ce cadre champêtre était le lieu choisi par RMC pour le
deuxième bivouac de la Transorientale 2008. C’était sans compter sur les
conditions climatiques détestables qui se sont déchaînées sur le lieu.
Le ciel bleu a rapidement laissé sa place à un terrible orage avec éclairs,
grêle et bourrasques de vent qui ont forcé les organisateurs à démonter
l’énorme structure gonflable qui sert de restaurant, puis la remettre en
fonction, une fois la tempête apaisée. Rien ne pourra empêcher le bon
déroulement du premier Rallye Raid marathon.
Mais ce ne sont pas les conditions climatiques qui ont perturbé le bon
déroulement du deuxième secteur sélectif. Toutes les motos ont pu courir
sous une météo clémente et sur un revêtement en sable permettant aux
concurrents de pratiquer leur sport favori dans les meilleures conditions.
Dans la catégorie auto et camion, en revanche, ce ne sont que sept
concurrents qui franchiront la ligne d’arrivée sans encombre.
Les autres se sont retrouvés bloqués par l’éboulement d’un pont au passage
du 3ème camion. Après avoir fait contourner l’obstacle aux autres véhicules,
les organisateurs ont donné un nouveau départ, au CP2.
En moto, le favori Pal Anders Ullevalsetter a laissé la victoire du jour à
Jaroslav Katrinak, pour cinq secondes. Le Slovaque s’empare aussi de la
première place au général. A noter la troisième place du jour et au général
à mettre à l’actif du Russe Alexsey Klomytsyn. Dans la catégorie Marathon,
le Tchèque Dusan Randysek signe un prometteur 5ème rang et une 6ème place au
général. Le meilleur Français est Willy Jobard avec la 7ème place.
Malchanceux la veille à la suite de la rupture des goujons de la roue
arrière de son Trophy Truck, et en tirant profit d’un point de règlement
particulier, Eric Vigouroux a donc signé le temps scratch de la Spéciale
raccourcie du jour devant Matthias Kahle (Buggy Fast&Speed) et José-Luis
Monterde (Buggy Schlesser). Le Letton Maris Saukans (Buggy Oscar) termine
5ème devant François Delecour (Buggy SMG). Ne pas oublier de mentionner la
prestation des Chinois avec le 10ème rang de Xu Lang qui précède son
compatriote Qingxian Hua.
En camion, les Russes ont fait forte impression en s’imposant « à domicile
». Kamaz, le constructeur russe a, en effet, installé ses usines à
Nijni-Novgorod, ville située à quelques encablures de l’épreuve spéciale du
jour. Vladimir Chagin signe le meilleur temps devant Hans Stacey et Firdaus
Kabirov. Gerard De Rooy a été victime du système de refroidissement de son «
monstre » étant même obligé de s’arrêter, en pleine spéciale avant de
terminer attardé. Stacey conserve la tête du classement Scratch.
En revanche, mauvaise nouvelle pour les concurrents : l’épreuve spéciale, de
demain est purement et simplement annulée, en raison des violents orages qui
se sont abattus sur la région traversée.
Tous les concurrents se rendront donc, en liaison, au bivouac de Yelabouga.
>> video2 - Vidéo de la deuxième étape



Déjà, un bivouac, si
on pouvait éviter et rester bien confortablement dans la
voiture du début du raid jusqu’à la fin. Vacarme
incessant ; tambouille sous vide ; sanitaires rares et
sans eau ; moustiques ; les fameuses tentes « 2 secondes
» qu’on démonte péniblement en dix minutes, à trois
personnes (« faut prendre le coup de main » qu’ils
disaient)… Mais en plus sous la pluie…
Le deuxième bivouac, ce vendredi soir, on ne l’a même
pas vu, Jean-Louis et moi, réfugiés de justesse dans un
motel paumé. Un déluge s’est abattu dans la région. Trop
de boue, site impossible à approcher en Porsche…

Deuxième étape par ailleurs sans
histoire par les plaines de la Volga : plat pays, superbes forêts, jolies
églises… Notre routine depuis le départ…
Les Russes adorent les belles voitures et se prennent en photo de manière
incessante près des nôtres. Cela permet un contact avec les populations, qui
sans cela serait vraiment insignifiant. Pour nous, en revanche, peu de temps
pour le tourisme. Jean-Louis suit avec inquiétude sa voiture engagée dans la
course. On va au départ des spéciales, on va à l’arrivée des spéciales…
Là, je dois aux
lecteurs profanes de partager un peu de ma nouvelle culture en rallyes
raids. Lors d’une étape, les concurrents font des liaisons, en prenant les
routes normales, théoriquement sans se presser, avec tous les autres
véhicules de la grande caravane : assistance, organisation, presse, rallye «
Découverte »… Seules comptent pour le classement les « spéciales » :
parcours ponctuels, plus corsés – pistes, chemins creux, dunes, gués… - de
quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres.
Pour finir, la phrase du jour de JLS (Jean-Louis Schlesser), alors que nous
roulions sur une longue route droite en pleine forêt : « Là, on pourrait
monter à 250, mais faut se méfier des grosses bêtes qui pourraient traverser
! »

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Classement spéciale:
Classement général:
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Etape
3 PETROVSKY>YELABOUGA |
14 juin 2008
KAZAN/MAMADYSH
Total : 574 km
Spéciale :
152 km Avant de rejoindre un des CP situé dans un cadre idyllique sur les
bords de la Volga, les concurrents vont devoir rester très vigilants pour
appréhender au mieux ce tracé très sinueux avec franchissements de gués et
ornières qui se terminera par une ligne droite magique en plein coeur du
pays tatar |
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La
course :
Secteur
Sélectif : annulé
PARCOURS
TOTAL 481 K
La
gadoue, la gadoue !
Hier en
fin d’après midi, alors que le bivouac prenait ses marques, une mini
tempête a perturbé le rythme des participants de la Transorientale
2008. La grêle, les éclairs, les bourrasques de vent, tous les
ingrédients étaient réunis pour bouleverser fortement la vie de la
Transorientale. Et lorsqu’il s’agit de dresser sa tente ; une de
celle qui se monte en deux minutes, la situation devient cocasse
surtout quand vous avez les pieds dans l’eau Aux aurores, la tempête
de la veille a laissé place à un ciel bleu magnifique. Cependant le
bivouac ressemble à un immense marécage. Les participants et toute
la caravane de la Transorientale vivent alors des moments forts
puisque bon nombre de véhicules sont incapables de rouler et seront
sortis de ce bourbier avec l’aide des habitants venus avec des
tracteurs. Même les énormes camions de logistiques sont pris au
piège. Une nouvelle fois, la solidarité a fonctionné et la caravane
s’est formée pour rejoindre la ville de Yelabuga, en République
Tatare. Quel contraste entre le bivouac de la veille et le
fantastique accueil de la population de cette ville
La ville
de Yelabuga est située sur les bords de la rivière Kama, un affluent
de la Volga, traversée ce matin lors de la liaison. Le bivouac de
cette nuit a trouvé refuge sur un promontoire qui surplombe la ville
tatare. Une foule émerveillée par les voitures des concurrents. Ici,
les habitants sont ravis d’un spectacle inhabituel à leurs yeux.
Imaginez un peu la tête des habitants au regard des énormes Kamaz,
fierté nationale. Mais ce sont les motards qui ont reçu le plus bel
accueil ou encore la Porsche de Jean-Louis Schlesser, en Rallye
Régularité.
Marc
Victor se pique au jeu
Nous
avions laissé Marc Victor à ses appréhensions d’avant Rallye. Le
lauréat de la fondation Lagardère avait besoin de se mettre en
conditions. En arrivant au bivouac, hier soir, le navigateur
privilégié de Jean-Louis Schlesser affichait une mine qui en disait
long sur sa première participation à une Rallye Raid marathon. »Je
dois avouer que parfois j’ai eu quelques craintes. Et puis,
l’excellent pilote à mes côtés m’a permis de découvrir le métier de
pilote. Et dès lors, mes craintes se sont métamorphosées en
apaisement. Il est clair qu’il faut savoir s’adapter et pour cela,
j’ai entièrement confiance dans le pilotage fin et précis de
l’ancien Champion du Monde Endurance. Pour moi, c’est vraiment une
expérience inoubliable. »
Comment
est le pilotage de Schlesser ? « Parfois,
je devais me pincer puis petit à petit, la confiance s’est
installée. Jean-Louis est fantastique car il ne prend pas de risques
inconsidérés. Il n’est pas là pour ça. C’est extraordinaire de le
voir maîtriser la Porsche avec délicatesse, sans à-coup. En tous les
cas, c’est une aventure captivante.
>> video3 - Vidéo de la troisième étape


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Classement
spéciale: Annulée
Classement
général:
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Etape
4 YELABOUGA > MRAKOVA |
15 juin 2008
MENZELINST/TUMUTUK
Total : 693 km
Spéciale : 124 km
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La
course :
Retour
aux affaires courantes !
Les
engagés de la Transorientale ont repris aujourd’hui le chemin des
épreuves spéciales après la déconvenue de l’annulation de la veille.
Direction
Menzelinsk, à une cinquantaine de kilomètres de notre bivouac d’un
soir, pour le départ du 4ème secteur sélectif. Les
concurrents devront couvrir 125 kilomètres. Le terrain est
praticable et gorgé d’eau, le soleil est de la partie même s’il
subsiste encore des pièges dont René Metge a le secret.
En
moto, la victoire du jour
revient au Slovaque Jaroslav
Katrinak devant
Ullevalseter et Borsi.
Pour le Transalpin, la troisième place du podium est un soulagement
car il pensait avoir perdu beaucoup de temps dans un passage
difficile. Il n’en est rien même s’il termine à plus de onze minutes
du vainqueur du jour. En revanche, le perdant de la journée est le
Norvégien qui reconnaissait ses erreurs à son arrivée au bivouac : «J’ai
eu un moment d’inattention qui me coûte très cher aujourd’hui. Je
pointe à plus de huit minutes ». Dorénavant, il est dans
la peau du chasseur, condamné à gagner.
Le Turc
Kemal Merkit a mal
démarré son rallye. Il a passé de nombreuses heures dans les
différentes douanes entre son pays et Saint-Pétersbourg. À force de
persévérance et avec beaucoup de mérite, il prouve une nouvelle
fois, son talent. Aujourd’hui, il termine au 4ème rang.
Ensuite, vient le tour de la catégorie
auto /camion. Stacey et
Chagins fort de leur classement provisoire s’élancent à leur tour.
Les deux pilotes viennent de passer le CP1 quand un incident se
produit dans la Spéciale. Au Km 14, un concurrent auto tombe sur
cinq motards complètement embourbés, s’arrête et s’enlise à son
tour. Derrière un bouchon se forme : interruption de la course et
palabre pour la suite du spectacle. Il existe alors deux
alternatives au bon déroulement de l’épreuve. Soit les deux premiers
reviennent sur leurs pas et repartent pour une nouvelle SS ou tout
simplement, les autres concurrents se rendent au CP2 où un nouveau
départ est donné. Arrivés au CP2 situé au Km 72, le Kamaz et le MAN
ont refusé de faire demi-tour ; la cause était entendue. Tous les
concurrents allaient donc effectuer une SS raccourcie à 53 km.
Gérard De
Rooy a réalise la performance du jour : il gagne la spéciale avec
une performance remarquable puisqu’il signe le meilleur temps absolu
devant les voitures !
En
catégorie auto, le
Letton MARIS Saukans
remporte sa première victoire devant
François Delecour et
l’Espagnol José-Luis Monterde.
Le Français prend de plus en plus de plaisir à piloter ce genre
d’auto et le prouve encore une fois. La première marche du podium se
rapproche à grand pas, pour l’ancien vice Champion du Monde des
Rallyes. Monterde conserve son premier rang au classement général
devant Kahle et Delecour.
Et que
dire de la performance et de la constance de l’équipage
Gibon-Gibon au volant
d’un Bowler. Aujourd’hui, il termine au 4ème rang. Ils
nous ont régalés en nous offrant un merveilleux spectacle de glisse
dans une épreuve de vrai pilotage.
La lutte
s’annonce palpitante pour la dernière épreuve sur sol russe.
Ensuite, les grandes steppes du Kazakhstan s’ouvriront pour les
concurrents de la Transorientale 2008.
>> video4 - Vidéo de la quatrième étape



Du pur néo-tourisme,
encore plus fort, plus loin, plus original. Un moyen sûr
de quitter définitivement les sentiers battus et les
tarmacs embouteillés : au sein même de la Transorientale,
le raid Découverte, une nouveauté dans les rallyes,
permet à ceux qui ne maîtrisent pas le pilotage
tout-terrain de participer à l’aventure.
Ces bourgeois
baroudeurs – une nouvelle tribu, les « bobas » -
taillent la route, visitent les sites et dorment au
bivouac avec le reste de la caravane.
Ils sont une
dizaine à participer cette année. Sylvie et Henri, par
exemple, un couple de Français, elle biologiste, lui
vétérinaire, ont renoncé à construire leur piscine pour
se lancer. Il faut un certain budget, il est vrai : 9000
euros par personne pour l’inscription, plus 2000 euros
pour le véhicule, plus tous les frais, voyages, essence…
En gros 30 000 euros en tout, pour deux. Plus le
véhicule ! (Tout-terrain ou grand tourisme, voire
berline). Sylvie et Henri ont opté pour un Pajero. Nous
les avons croisés dans un boui-boui sur les contreforts
de l’Oural. Ils ne regrettent pas. « Cela permet de voir
beaucoup de choses en peu de temps, et de partager
l’ambiance incroyable d’un rallye ». Seuls conseils
qu’ils donnent aux organisateurs pour les prochaines
années : mieux indiquer les routes pour accéder aux
sites touristiques ; et prendre en charge les démarches
précédant le raid (visas, billets d’avion…) Un travail à
temps plein pendant 15 jours !
Route splendide
aujourd’hui : vastes prairies, parsemées de temps à
autre de puits de pétrole ou d’usines d’une autre époque
; villages coquets, avec maisons de bois le plus souvent
; approche de la chaîne de l’Oural (collines et vallons,
rien de gigantesque non plus !), qui marque le passage
de l’Europe à l’Asie.
Nous finirons de
la franchir demain, avant de passer – déjà – au
Kazakhstan.
Bel accueil
partout. Comme en France, les populations deviennent
plus chaleureuses à mesure que l’on s’éloigne de la
capitale...
Quoi d’autre ? Je
me suis permis un « cette spéciale semble mal barrée »
en écoutant sur la radio des histoires de ravin
infranchissable. Jean-Louis m’a soutenu dans cette
analyse, ce qui prouve que je suis dans la bonne voie.
Sans parler d’une maîtrise progressive du « road book »,
avec des « au kilo 324, chemin de fer puis légèrement à
gauche ». C’est simple, depuis 4 jours, on a dû faire
seulement une quarantaine de malheureux kilomètres à
cause d’erreurs de copilotage… Il y a dans cette
activité un côté jeu de piste pour adultes (sans parler
des nuits sous la tente) très récréatif… La vraie vie,
quoi.

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Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape
5 MRAKOVA > BOGOSTE |
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16 juin 2008
Total : 630 km
Spéciale : 295 km
Cette 5ième spéciale marque le passage de
l'Europe à l'Asie, à travers l'Oural. Sur une même journée, des paysages
très contrastés font de cette spéciale l'une des préférées de René Metge.
Après un début de parcours en moyenne montagne avec de nombreux gués à
franchir, un passage pour la partie la plus haute du massif par une piste
longeant un pipe-line, les concurrents se disputeront l'arrivée sur une
piste en gravelle en plein paysage de steppe! Le rallye, après cette
spéciale, fera son entrée au Kazakhstan
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La
course :
Une étape
difficile !
Tous le
reconnaissaient. C’était une journée vraiment difficile. Le parcours
se situe sur les monts de l’Oural, barrière mythique entre l’Europe
et l’Asie. C’est une des préférées de René, avec en début d’épreuve,
un parcours en moyenne montagne avec de nombreux gués à franchir
pour se terminer par une piste longeant un pipe-line à travers un
véritable paysage de steppes. Sur le papier, le décor est idéal. Sur
le terrain, les conditions furent tout autres. Puisque les récentes
pluies ont rendu le parcours très glissant avec des passages étroits
et de nombreux devers. Oui, ce fut une étape vraiment difficile
puisque la moyenne du vainqueur sera inférieure à 54 km/h. De
bourbiers en gués, les concurrents ont vécu une étape vraiment
difficile.
Une
grosse surprise parmi les motards. Alexseï Kolomytsyn créée la
sensation du jour en s’imposant à la barbe des favoris de la
catégorie. Le Russe se permet le luxe de « coller » plus de 8
minutes à Ullevalseter et 10 à Kratinak. Le fait de partir en
dernier a été un avantage pour le Russe. Il a bénéficié des traces
de ses adversaires ainsi que de bons pneumatiques qui ont fait la
différence. Il avait terminé la veille, à la 45ème place.
Quelle réaction !
Catégorie auto, la journée a malheureusement été marquée par
l’accident dont a été victime le Chinois Xu Lang (Team Dessoude
Zhengzhou Nissan). Au Km 73,28, plusieurs concurrents se retrouvent
piégés dans la boue et descendent de voiture pour s’entraider à
s’extirper de ce piège. L’une des sangles de remorquage cède et
frappe de plein fouet le visage du pilote chinois qui venait
d’enlever son casque, à cause de la chaleur. Dans un état jugé
grave, il est évacué très rapidement par l’équipe médicale de
l’organisation en hélicoptère sur l’hôpital d’Orenbourg. Le
diagnostic du corps médical reste réservé.
Coté
compétition, la victoire est revenue au tandem familial Gibon-Gibon
devant Saukans, le vainqueur de la veille et Monterde, navigué par
Jean-Marie Lurquin. L’Allemand Matthias Kahle a perdu de précieuses
minutes dans une montée avant de s’en sortir avec l’aide de branches
d’arbres. François Delecour est resté « scotché » et termine à plus
de deux heures. Dure, dure, cette cinquième étape pour les hommes et
les mécaniques !
Lutte
toujours ouverte dans la catégorie Camion. Stacey (MAN) s’impose
devant Chagin (Kamaz) et De Rooy, le trio habituel du podium depuis
le début de la Transorientale 2008.
A
l’issue de la 4ème étape de la catégorie Raid Régularité,
le MAN de l’équipe Marty’s Team mène le bal devant son compatriote
Dutch Team Dakar (Nissan) et la Toyota du Team Dessoude.
>> video5 - Vidéo de la cinquième étape



Il faut que cela cesse !
Dimanche soir au bivouac, entre 17h et 23h, la Porsche a été mitraillée
des centaines de fois. Tout le monde veut sa photo à côté de la bête. La
« Porsché », disent-ils... Des familles entières, des jeunes, des vieux,
des femmes enceintes, des bébés… Longtemps après avoir rejoint nos
petites tentes, nous entendions encore crépiter les flashes…
Et cela ne s’arrête plus depuis. Même les douaniers russes, puis les
douaniers kazakhstanais, s’y sont mis.
Nous avons quitté l’Europe, ce lundi, en passant la superbe petite
chaîne de l’Oural, pour entrer dans l’Asie des géographes, puis nous
avons quitté la Russie dans la foulée pour attaquer le Kazakhstan.
Monnaie du Kazakhstan ? le tengue.
Arrêtons un instant de parler « bagnoles », pour évoquer quelques
notions de géographie et d’histoire. Et tout d’abord, sachez que l’on
appelle les habitants de cet immense pays les Kazakhstanais, alors que
les Kazakhs représentent l’ethnie majoritaire. Les Kazakhs sont
musulmans, les Russes, deuxième ethnie, chrétiens orthodoxes.
Pays peuplé autrefois de cavaliers nomades (on a vu trois cavaliers
aujourd’hui !), au centre d’un jeu d’influences entre Russie et Chine,
le Kazakhstan fut peu à peu annexé par l'Empire russe, puis intégré à
l'URSS. Il est indépendant depuis 1991. Plus grande ville : Almaty. (la
capitale, Astana, n’a que dix ans d’âge, d’ailleurs la Transorientale
participera aux festivités d’anniversaire ce mercredi). Président :
Noursoultan Nazarbaïev. Pays riche en pétrole et en uranium (à ce sujet,
une information circule dans la caravane : sous d’immenses monticules
près desquels on vient de passer, pour cette 5ème étape, seraient
enterrés… des déchets radioactifs… Pas le temps de vérifier !).
Et encore ? Cinq fois plus grand que la France mais peuplé de seulement
15 millions d’habitants, une des densités de population les plus faibles
du monde. Information confirmée par notre première journée : très
longues routes droites traversant des steppes – une espèce de paillasson
vert-jaune à perte de vue -, quelques vallons… pas d’arbre du tout (la
nature est mal faite : des forêts en veux-tu en voilà chez le voisin
russe, et rien ici)… et une ou deux personnes aperçues toutes les
heures. Un brin monotone, mais propice à la méditation.
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Classement
spéciale :
Classement
général:

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Etape
6 BOGOSTE > ARKALIK |
17 Juin 2008
QARATUBAK /TORGAI
Total : 705 km
Spéciale : 328 km

La
course :Nouveau pays,
nouvelles difficultés pour les concurrents qui vont débuter la première
partie d'une étape marathon. Toutes les compétences des pilotes et
co-pilotes seront mobilisées pour cette spéciale très rapide dans les
steppes kazakhs! L'immensité des steppes, de nombreux lacs, aucun point de
repère, une journée pendant laquelle la navigation se révèlera difficile.
Les concurrents rejoindront, par la suite, Arkalik pour un bivouac marathon,
sans leurs assistances. |
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Une première partie de l’étape-marathon éprouvante !
Aujourd’hui, les pilotes ont effectué la première partie de l’étape -
marathon. La seconde et dernière partie de cette étape devrait se courir
demain entre Arkalik et Mensuk (377 Km) avant de rejoindre Astana, la
capitale où la Transorientale 2008 participera aux festivités du dixième
anniversaire de la capitale.
Sur un tracé entièrement dessiné dans les steppes kazakhes, les événements
se sont enchaînés avec des conséquences tragiques sur le bon déroulement de
la Transorientale 2008.
12h09, ce matin, un accident est venu endeuiller la course, au Km 120. Un
choc a eu lieu entre le motard français, Philippe Tonin (sur Ktm, Team JNCO-Loctite,
numéro 42) et le camion 401 du Team Kamaz (Vladimir Chagin, Edouard Nikolaev,
Segey Sovostin). Malgré l’intervention très rapide des médecins situés non
loin du lieu du drame, le pilote de la KTM #42 est décédé sur place.
Chez les motards, Katrinak grignote son retard au général en remportant la
première partie de l’étape-marathon. Le Slovène devance Ullevalseter de plus
de 90 secondes. Kolomytsyn, le vainqueur de la veille, complète le podium, à
plus de onze minutes. Le classement final de cette journée sera effectif
après la seconde et dernière partie de l’étape-marathon.
La catégorie auto a vu la victoire de Monterde devant Gibon (à 8’40) et
Saukans (à 12’05). Pélichet termine régulièrement dans le Top 10 et devance
Delecour et Vigouroux, dans cet ordre. Avec Gibon, Pélichet et Martin
(7ème), les Bowler placent trois voitures dans le Top 10.
De Rooy continue son cavalier en tête devant Chagin (à31’54) et Stacey, le
leader provisoire à 53’03. La tragédie matinale a fortement perturbé le
déroulement de cette journée difficile pour tous les participants de la
Transorientale 2008. Dans cette catégorie, un nouvel incident est venu
entacher la course. Deux camions MAN se sont heurtés, alors qu’ils étaient à
la recherche d’un gué. Deux membres des équipages ont été acheminés vers
l’hôpital d’Astana pour subir des examens approfondis.
En fin de matinée, une autre mauvaise nouvelle venait à nouveau perturber le
déroulement de la Transorientale. Le décès de Xu Lang, victime d’un incident
de course hier, était annoncé.
En fin de soirée, René Metge prenait la décision de neutraliser la seconde
étape-marathon du lendemain. C’est en donc en convoi que les concurrents
rejoindront Astana. Oui, la première partie de l’étape-marathon fut vraiment
éprouvante pour tous.
La Transorientale en deuil ...
Ce matin, à
12h09 heure locale (08h09 HF – 06h09 GMT), au kms 120 de la spéciale n°6
ralliant Qaratubak à Torgai, sur la Transorientale, un choc a eu lieu
entre le motard français, originaire de Nyons, Philippe Tonin
(sur Ktm, Team JNCO-Loctite, numéro 42) et le camion 401 du Team Kamaz
(Vladimir Chagin, Edouard Nikolaev, Segey Sovostin).
L’organisation
de la Transorientale a la douleur de faire part du décès de Philippe
Tonin constaté par les équipes médicales présentes sur place quelques
minutes après le drame.
L’organisation
de la course et l’ensemble des concurrents sont sous le choc et
présentent leurs sincères condoléances à la famille et aux proches de
Philippe Tonin.
Le corps a été
transporté par hélicoptère du site de l’accident à Arkalik, puis, il
sera transféré, par avion, à l’hôpital d’Astana, au Kazakhstan.
Cette triste
journée pour la Transorientale est marquée également et malheureusement
par l’annonce du décès de Xu Lang. Le pilote chinois a été
déclaré mort ce matin de la suite de ses blessures d’hier
survenues alors qu’il tentait d’extirper une voiture d’un autre
concurrent. L’ensemble de la Transorientale présente ses sincères
condoléances à la famille et aux proches de Xu Lang
Communiqué
de presse - Zhengzhou Nissan Team - Team Dessoude
17 juin
2008
Dans le cadre
du rallye Transorientale 2008, un terrible accident s’est produit hier
matin en Russie à 7h25 heure locale (5h25 HF - 3h25GMT) sur le parcours
de la spéciale.
Le pilote
chinois officiel du Team Zhengzhou Nissan, Xu lang , s’est arrêté afin
d’aider un autre véhicule enlisé. La corde de remorquage a cédé et a
percuté violemment le visage de Xu Lang.
Les secours
sont intervenus très rapidement du fait d’un chirurgien à bord du
véhicule enlisé puis de l’aide des médecins de la Transorientale.
L’hélicoptère médical est intervenu 10 minutes après l’accident.
Constatant de multiples problèmes neurologiques, Xu lang a été transféré
à l’hôpital Orenbourg (Russie) dans un état grave.
Ce très bon
pilote professionnel et apprécié de tous est décédé ce matin de ses
blessures.
Zhengzhou
Nissan ainsi que le Team Dessoude, très affectés, présentent leurs
sincères condoléances à ses proches et sa famille.
>> video6 - Vidéo de la
sixième étape


Etape 6 : de Bogotse à Arkalik – 900 km
Le peuple des « rallyes raideurs » est composé de grands enfants, plutôt
filles que garçons (la passion pour l’auto/moto remonte d’ailleurs presque
toujours à l’enfance). On ne peut pas leur reprocher, en revanche, le
moindre cynisme. C’est avec fatalisme qu’ont été vécus les décès accidentels
d’un pilote chinois, lundi, puis d’un motard français, mardi. Personne ne
fait de grands discours, dans ces cas-là. « C’est un sport dangereux, on le
sait. » « Cela arrive malheureusement souvent ». Même Jean-Louis n’est pas
bavard sur le sujet. La mort est tenue à distance. Il apparaît en tout cas
que même si ce rallye n’est pas exempt de petits cafouillages
d’organisation, pour sa première édition, rien n’a été laissé au hasard
concernant la sécurité, loin de là. Hélicos, médecins, liaisons… tout semble
en place. Les voitures sont équipées d’une technologie française que le
monde nous achète, Iritrack, qui signale dans la seconde la position d’une
voiture qui vient de subir un accident (analysé grâce à la chute brutale de
la vitesse, en résumant.) Un reproche que l’on peut faire à ce rallye raid :
des étapes trop longues, qui font arriver tard le soir. Au fil des jours,
concurrents, organisation… et journalistes, semblent de plus en plus
flageolants, traits tirés et yeux cernés. Mardi, laissant ma place
privilégiée dans la Porsche à un caméraman, j’ai pris la route avec le
camion d’assistance de l’équipe Schlesser. 900 kms ! 14 heures de route !
Arrivée à minuit ! Ces gars-là qui m’ont pris à bord, Jérôme et Sylvain – et
tout le reste de l’équipe – sont « camionneurs » dans la journée et
mécaniciens, leur vrai métier, le soir… Eux aussi vivent leur passion… mais
finissent les rallyes raids en piteux état. Leurs anecdotes sur le Dakar
sont innombrables… Et pour tenir, ils déconnent. Leur expression favorite :
« C’est la guerre ! » Quand le rallye devient vraiment « chaud », compliqué,
crevant… Voitures cassées, nuits très très courtes, de toutes les couleurs,
surtout blanches. Sueur, cambouis et larmes, parfois. « C’est la guerre ! »
Heureusement, petits réconforts (dont je profite honteusement) : douche
chaude attachée au camion, four à micro-ondes pour petits plats sous vide…
Entre eux, les mécanos parlent un dialecte plus incompréhensible que le
kazakh. Je saisis quelques mots au passage : vis, fils, pression… Et
j’apprends peu à peu : « trans » veut dire « courroie de transmission » par
exemple. Apprentissage à compléter…
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Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape 7
ARKALIK > BOTAKARA //////ETAPE NEUTRALISEE//// |
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18 Juin 2008
Total :
692 km Spéciale : 322 km

La
course :
Le départ de cette
7ième spéciale, donné en plein champ, devrait permettre aux concurrents
d'atteindre, dès le départ, de très grandes vitesses sur une très belle
piste sinueuse en gravelle. Les nombreux passages de gués ralentiront un peu
le rythme de cette journée. Après la spéciale, les concurrents retrouveront
leur asssistance pour un podium de passage dressé en plein coeur d'Astana.
Le passage de la Transorientale dans la capitale du kazakhstan s'inscrit
dans le programme des festivités marquant le 10ième anniversaire de la
ville. |
Le calme après la tempête
Hier,
l’étape-marathon avait été éprouvante et difficile.
Tous les
concurrents, d’un commun accord et hélas, traditionnellement en de
pareille circonstance, ont donc rejoint le deuxième contrôle de
passage de l’étape-marathon. Pas de chronomètre, juste une épreuve
neutralisée. Après le CP2, ils ont quitté le parcours de l’épreuve
spéciale pour se rendre tous ensemble jusqu’à Astana, la capitale
kazakhe. C’est le plus bel hommage que l’on pouvait rendre à
Philippe Tonin et Xu Lang. Les concurrents ont ensuite emprunté un
trajet différent et plus long.
De ce fait,
ils ne sont arrivés à Astana qu'aux alentours de 17 heures. Là, une
foule énorme a accueilli la caravane de la Transorientale comme il
se doit pour un tel évènement. De nombreuses télévisions, radios et
un nombre impressionnant de journalistes ont entouré les équipes
motos, camions et autos.
Au passage des
buggys et des camions, l’émerveillement faisait place à la
curiosité. La foule présente n’avait d’yeux que pour ces monstres de
puissance. Eric Vigouroux, le pilote du Trophy Truck commentait avec
des mots simples l’accueil reçu : « C’est
impressionnant comme à Dubaï et c'est encore plus sympa »
L'arrivée de
la Transorientale se couplant avec la célébration du dixième
anniversaire de la ville, les autorités locales avaient mis en place
un podium en plein centre ville et de nombreuses animations. Dans
cette ville en plein essor, la convivialité et la détente étaient
les bienvenues, après les heures noires de la veille.
Les Kazakhs
ont réussi leur pari. Célébrer le dixième anniversaire de la
nouvelle capitale du pays et fêter les participants de la
Transorientale 2008.
>>
video7 - Vidéo de la septième étape
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ASTANA, capitale minuscule..
Pas vraiment,
mais pour le plaisir du titre… Pas immense non plus
: 600 000 habitants. Astana fête ses dix ans cette
année. Le président Nazarbaev a décidé de remplacer
Almaty en 1997 par cette bourgade du nord, plus
proche de la Russie. De nombreux architectes sont à
l’origine de ce rêve un peu mégalo, qui remplit de
fierté les Kazkhastanais. Des bâtiments audacieux,
des styles très… divers : islamiques, soviétiques,
occidentaux et… futuristes. Dômes ovoïdes et tours
coniques, pyramides de verre et d’acier, éléments de
yourte, de mosquée… Cocassestan.
Le rallye,
après 2000 kms dans des steppes désertes, avec
quelques magnifiques endroits (lacs…), s’est un peu
égaré (dans tous les sens, d’ailleurs) sur cette
planète étonnante… (il paraît d’ailleurs que c’est
un des « effets rallye raid » : ne plus bien savoir
où l’on est, ni qui on est… En tout cas, temps
parfait, ciel bleu d’une totale pureté et
température idéale (en attendant la fournaise
chinoise). Filles légèrement vêtues, comme nous
l’avons remarqué, avec mes amis mécanos. Un islam
plus turc qu’afghan.
Route parfois
monotone. Jean-Louis n’ayant pas souvent de signal
pour téléphoner, nous parlons de tout et de rien :
des corbeaux qui s’écrasent sur le pare-brise, des
cultures intensives héritées de l’époque soviétique,
de la qualité des chemins de fer… Entre deux pistes
ou deux routes, il choisit (presque) toujours la
bonne. Il appelle ça « l’intuition du désert ».
Utile, même en ville.
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Etape 8
Botakara -> Ayaguz |
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19 Juin 2008
Total : 729 km
Spéciale : 446 km
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La
course :
Pour cette 8ème journée qui marque la
moitié de la course, les concurrents vont devoir aborder la spéciale la plus
longue du rallye ! Une alternance de pistes en terre et en gravelle en
pleine prairie, de nombreux passages caillouteux et de belles portions
rapides. Une nouvelle fois, il faudra faire preuve d’une grande vigilance
associée à une excellente navigation
Retour
au sport !
Des pilotes du Rallye
Découverte aux pilotes de la Transorientale, tous se plaisaient à
dire que l’épreuve sélective du jour était la plus longue et aussi
la plus belle depuis le départ de Saint-Pétersbourg.
Nous sommes aujourd’hui à
mi-parcours de la Transorientale. La 8ème étape s’est
disputée dans des conditions climatiques excellentes. Cette étape
commençait par un parcours plat et montagne en alternance.
En moto,Pal Anders Ullevalseter
réalise le meilleur temps de la catégorie. Le Norvégien termine
devant Jaroslav Katinak, Alexeï Kolomytsyn et Marco Borsi. Dans
cette catégorie, les écarts sont faibles au classement général et la
bataille est rude pour la première place.
En auto, François Delecour
se positionne en vainqueur du jour devant Matthias Kahle, José Luis
Monterde, Jérôme Pélichet et Ronan Chabot, le plus rapide de la
catégorie T2 aujourd’hui. Jean-Pierre Garcin, le co-équipier de
Delecour résumait la spéciale du jour : « Même
si nous nous sommes perdus un instant, c’était un réel plaisir de
rouler dans ce genre de conditions. Un parcours à la fois rapide et
assez cassant. Encore une fois, René (nous) a concocté une épreuve
spéciale aux petits oignons. La spéciale était composée de montée,
de jumps, de woops. Tout ce qu’il fallait pour le pilotage »
Vladimir Chagin a signé la
performance du jour en réalisant le temps record de 4h 50’ 28’’.
Gerard De Rooy est pointé à plus de 8 minutes, Firdaus Kabirov est à
3 minutes du Néerlandais et Hans Stacey à 3 minutes du pilote russe
mais ce n’était qu’un baroud d‘honneur.
Dans la soirée, Vladimir
Chagin a annoncé sa décision de se retirer de l’épreuve, à la suite
du dramatique accident dans lequel il a été impliqué. L’ensemble du
team Kamaz s’est également retiré de la course en signe de
solidarité, comme l’a précisé Semen Yakoubov, le team manager russe
lors du briefing quotidien de René Metge.
Demain, la caravane
franchira une nouvelle frontière en arrivant en Chine. Une nouvelle
aventure commence…
Erratum communiqué Etape 7
Contrairement à ce qui été annoncé, aucun accrochage ne s’est
produit entre les deux camions Man. Egaré, le camion piloté par
Yakov Mekthiev est tombé à plus de 130 km/h dans un ravin avant de
terminer sa course 30 mètres plus loin. Leur camarade d’écurie,
Franz Echter, en apprenant la nouvelle, s’est immédiatement porté au
secours de ses collègues sur les lieux. Le pilote russe s’est plaint
de violentes douleurs au dos. Souffrant de trois côtes cassées et
d’une vertèbre cassée, il a été évacué sur l’hôpital d’Astana.
>> video8 - Vidéo de la huitième étape


Photos
de Marc Victor réalisées avec un Pentax K20D
Nous descendons à notre
allure, vive parfois, poussive quand le Kazahstan
oublie d’entretenir ses routes, vers le Sud, vers la
Chine (où nous passons ce vendredi), et les steppes
varient peu à peu, alternent les nuances de vert,
pour prendre carrément, et définitivement, une
couleur paille, avant-goût des déserts à venir… Des
cavaliers aux pommettes saillantes font çà et là
leur apparition discrète, souvent à la traîne d’un
maigre troupeau. Ces régions de l’Ouest deviennent
plus montagneuses également, collineuses plutôt.
Lointains contreforts des monts Altaï, qui
s’étendent par-delà les frontières du Kazakhstan, de
Russie, de Mongolie et de Chine. Apparitions
soudaines, et vite derrière nous, des petits lacs
d’un bleu profond, bordés de quelques bosquets,
permettent des ruptures dans ces étendues
somptueuses mais répétitives. Les steppes tartares
manquent parfois d’un peu de piment.
Le rallye trace sa
route… ou ce qui pourrait en être une. Cette étape,
dont un bout de piste – 200 kms ! - fut une épreuve
pour les hommes… et les amortisseurs. Nous avons
enchaîné les nids de poules, nids de bonnes grosses
poules. Mais bon, sur 10 000 kms de rallye, sachant
que, hors spéciales, c’est à peu près la seule
difficulté de parcours rencontrée, pas de quoi
partir avec une Porsche Cayenne non plus. (La
Porsche Cayenne est le tout-terrain qui me sera
offert le 30 juin si je cite encore 25 fois la
marque d’ici Pékin…). Notre Cayman (modèle de
Porsche) absorbe bien les coups. « Ils peuvent être
fiers de leur voiture », dixit JLS. (A défaut de
Cayenne, je veux bien garder le siège du passager,
je ne peux plus m’en passer).
Puisque nous sommes à
mi-course, intéressons-nous brièvement aux résultats
sportifs : en catégorie auto, le buggy Schlesser de
mon ami Jean-Louis, piloté par mon ami José Luis
Monterde, et copiloté par mon ami Jean-Marie Lurquin
– nous sommes voisins de tentes et de cantine (pas
si mal la cantine, finalement, mais je m’égare) –,
est en tête du classement général.
Classement
spéciale :
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Etape
9 Ayaguz
-> Karamay |
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20 Juin 2008
Total : 729 km
Spéciale : 446 km
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La
course :
Avant de quitter le Kazakhstan,
les concurrents s’affranchiront d’une spéciale courte dans de superbes
paysages. La prudence sera de mise sur la première moitié de cette spéciale,
tracée dans la prairie sur des pistes en gravelle et en sable, avec le
franchissement de plusieurs gués, réputés difficiles et très abruptes. La
seconde partie sera impressionnante et grandiose. Tracée dans les
contreforts du Massif de l’Altaï, les concurrents affronteront des pistes
sinueuses serpentant entre des petites montagnes et entrecoupées de quelques
passages de gués. Un régal pour le pilotage !
La liaison mènera la caravane du rallye au « Pays du Milieu ».

Un beau passage
en Chine
François Delecour signe son deuxième
succès consécutif en auto malgré les consignes de Philippe Gache, son patron
; Alexeï Kolomytsyn pointe désormais dans le Top 3 du classement général
moto et Hans Stacey dicte sa loi en camion pour la dernière Spéciale au
Kazakhstan. Arrivée triomphale de la caravane en Chine. Une entrée
impressionnante et un accueil fantastique sur le passage. Quelle journée !
René Metge avait décidé de finaliser le séjour des concurrents au Kazakhstan
de la Transorientale par un secteur sélectif assez court (82 Km), qui, une
nouvelle fois, a fait la joie des engagés. « Sinueuse, avec des passages à
travers de magnifiques prairies, le franchissement d’un col à 1 200 m, j’ai
eu l’impression de rouler dans une carte postale ». Tel était le sentiment
d’Eric Vigouroux en fin d’épreuve.
Dans la catégorie camion, Stacey s’impose devant Bekx et Vila Roca. Mais la
surprise de la 9ème épreuve spéciale, vient de Gerard De Rooy qui a perdu
plus de quatorze minutes dans cette épreuve sélective. « J’ai effectué une
légère sortie de route et après j’étais dans l’impossibilité de sortir de ce
piège. » expliquait le Néerlandais qui fera appel à son assistance pour le
sortir de cette prairie.
Alexeï Komytsyn l’emporte devant ses habituels camardes de jeu, avec
Jaroslav Katrinak à 2’50 et Paal Anders Ullevalseter à 4’30. Le Norvégien
commentait à sa façon, cette SS que lui aussi avait trouvé excellente :
«J’attends les dunes avec impatience. Donc, je ne voulais pas forcément
remporter l’épreuve du jour et faire la trace demain». On attend donc le fin
technicien norvégien dans les dunes.
Philippe Gache avait demandé à son pilote de rouler tranquillement pour
éviter d’ouvrir la piste demain. Mais François Delecour n’en a eu cure et a
signé son second succès consécutif : «Je me sentais en osmose avec ma
voiture, alors j’ai attaqué et cela a marché». Après ce nouveau succès, le
Français partira « en pole position » demain, pour les épreuves disputées en
Chine, ce que ne voulait justement pas Gache pour son pilote. En effet,
l’ancien pilote WRC n’a pas encore une grande expérience des dunes… Et le
menu sera justement sablé pour Delecour et ses adversaires !
Matthias Kahle termine deuxième à soixante quinze secondes. À l’arrivée,
l’Allemand laissait échapper un sourire qui en disait long sur sa
performance. C’est de bon augure pour les dunes. Eric Vigouroux a fait le
forcing, après ses petits ennuis de la veille. Le pilote du Puy-en-Velay a
effectué une véritable démonstration de pilotage. S’élançant de la 40ème
position au départ de la spéciale, il termine sur la dernière marche du
podium.
Le leader du général a pris un bain. José-Luis Montverde a commis une petite
erreur de conduite. Ce tout-droit a envoyé l’Espagnol prendre un bain forcé
dans un étang. Son bolide est resté longtemps immobilisé d’où son 24ème
rang, aujourd’hui. Les Bowler marquent la Transorientale de leurs
empreintes. Leurs excellentes préparations et les talents conjugués de
Pélichet-Decré et de Gibon-Gibon le démontrent facilement. Ces deux équipes
occupent le deuxième et troisième rang au classement général auto. En
catégorie T2, la lutte fait rage entre Ronan Chabot et Christian Barbier.
Après plus de 5'000 kilomètres de course, l’écart n’est que de 5 minutes au
classement général ! Jérôme Hardy, jusque à présent excellent en T2, a
effectué quatre tonneaux !
Après le sport, place à la convivialité et à la liesse lors de notre entrée
en Chine. Une présentation impeccable, des formalités administratives
efficaces, des sourires, des poignées de mains chaleureuses et tout le long
du trajet qui menait au bivouac, une liesse de tous les instants par les
Chinois ravis de découvrir les bolides de la Transorientale 2008. Et dire
que notre séjour dans l’Empire du Milieu ne fait que commencer. C’était
extraordinaire de voir les foules massées le long de la route pour saluer
les concurrents. Vivement les prochains jours. Les « anciens » des
Rallyes-Raid mentionnaient que nous n’étions pas au bout de nos joies ; tant
l’accueil des Chinois est grandiose et suscite le respect. À nous de leur
rendre la monnaie de leur pièce en proposant un spectacle digne en hauteur
et en couleurs et à nous de nous montrer à la hauteur d’un tel événement.
>> video9 - Vidéo de la neuvième
étape

Photos de Marc Victor réalisées avec un Pentax K20D
L’avantage d’un rallye raid de la sorte est que l’on
arrive dans un nouveau pays quand on commence à avoir fait le tour du
précédent (au sens figuré, pour le Kazakhstan). Entre le Kazakhstan et la
Chine, le contraste impressionne dès la frontière. D’un côté une file
interminable pour cause de pause déjeuner des deux douaniers. De l’autre,
une armada de jeunes policiers-militaires-douaniers impeccables (même si, là
aussi, ils ne purent s’empêcher de prendre en photo notre caravane, sous
tous les angles). Nous avons droit, par équipage de voiture, à un petit
discours d’accueil un peu sec : « merci de ne pas rouler trop vite ; de ne
pas soutenir les rebellions tibétaines, ouïghoures… ; de ne pas nuire à la
bonne relation entre nos deux pays… » Nous promettons. Puis, le bonheur :
des routes toutes neuves, comme on n’en avait plus vues depuis quelques
milliers de kilomètres. Et sur les bas-côtés, des foules de Chinois
applaudissant à tout rompre, débordant d’un enthousiasme visiblement
spontané. Dommage que le bivouac où nous arrivons à Karamay soit ceinturé de
policiers et fermé au public…
Les premiers paysages traversés sont
splendides : steppes, semi-déserts, prairies, montagnes…
Le sous-sol de Kamaray, « huile noire » en ouïghour, est
bourré à craquer de pétrole et de gaz. Comme le Xinjiang
dans son ensemble. Cette région autonome de la
République populaire de Chine occupe une position
stratégique de première importance, ce qui explique que
Pékin investisse autant dans les infrastructures de ces
confins nord-ouest. Les deux principales communautés du
Xinjiang sont, à égalité aujourd’hui, les Ouïghours,
turcophones, musulmans, et ressemblant aux peuples
d’Asie centrale, et, forcément, les Hans, plus récemment
implantés. Le rallye raideur pressé, et qui plus est
encadré par l’Armée populaire chinoise et tous les
services d’un Etat musclé, va essayer de faire un peu de
tourisme. La route de la soie, quand même !
Jeudi soir, le bivouac a été animé.
Deux jours auparavant, un motard français, Philippe
Tonin, s’est tué dans une spéciale (comme je le
racontais dans une précédente note), accroché par un
camion de course, piloté par un Russe connu dans le
milieu, Vladimir Chagin. Le Collège des commissaires
sportifs, ayant jugé qu’il n’y avait pas eu « faute
établie de manière formelle », s’est contenté d’adresser
un blâme au conducteur, amplifiant la grogne de nombreux
concurrents, déjà sous le choc. Le soir même, devant
tout le rallye réuni, le patron de Kamaz, constructeur
russe de camions et sponsor de l’équipe mise en cause, a
annoncé que son pilote se retirait de la course, suivi
par tous les autres coéquipiers. Un geste visiblement
apprécié par la foule.
Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape
10 |
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21 Juin 2008
Total : 782km
Spéciale : 341km |

La
course :La première spéciale chinoise débutera par 20 km de
pistes défoncées par les camions de prospection pétrolière, puis la piste
alternera entre herbes, terre et sable et deviendra dès lors plus roulante
avec de superbes panoramas jusqu’au CP de mi-parcours. Ensuite, les
concurrents rouleront sur un véritable toboggan, une piste rapide et
sinueuse. Les premières dunes chinoises font leur apparition sur cette
partie du parcours qui mènera les concurrents de la Transorientale vers
Urumqi, la plus grande ville de l’Ouest chinois.
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Une
journée dans la fournaise !
L’épreuve du jour, amputée, s’est élancée du CP3.Delecour
continue sa marche en avant, en auto. Catégorie moto,
Katrinak remporte la
SS du jour et en camion
Stacey se rapproche au général. Le tout disputé sous
une chaleur de plus de 42°
Hier, les autorités
chinoises nous avaient prévenus, lors de l’entrée de la caravane
dans l’Empire du Milieu. Finies les pluies, la canicule serait
notre compagnon de route jusqu’à notre arrivée, à Pékin. Au
moment de la rédaction de ce communiqué, il est 20h00, heure
locale et la température au sol est de 42°. Le bivouac, installé
non loin de la dépression de Turfan (-154m sous le niveau de la
mer) vit au grand ralenti. Le moindre déplacement prend des
heures, les visages sont décomposés. Si, pour l’organisation, la
canicule est difficilement supportable, imaginez les pilotes
dans leurs combinaisons et casques ou leurs cuirs à l’assaut des
91 Km. En effet, l’épreuve du jour a débuté au CP3 pour des
raisons de sécurité. C’est donc entièrement sur des pistes
sablonneuses qu’ils ont montré leurs qualités et leur pilotage.
Le motard,
Jaroslav Katrinak
termine 1er devant Paal
Anders Ullevalseter pour 37 secondes.
Alexeï Kolomytsyn
monte sur la 3ème marche du podium. L’exploit du jour
est à mettre à l’actif de
Kemal Merkit. Le Turc a montré l’étendue de ses
connaissances de ce type de terrain. En partant en 42ème
position, Merkit
termine à la 5ème place. Le petit Turc, par la
taille, a réalisé un secteur sélectif, grand par la performance.
En auto,
François Delecour
signe son troisième succès consécutif, en auto. Pour sa première
participation à un rallye-raid,
Delecour s’impose
comme véritable patron et force le respect. « J’adore
ce genre d’épreuve. C’était une belle spéciale, très roulante
qui correspond à mon style de pilotage. Un peu comme quand je
roulais en WRC. Nous avons eu un problème avec notre radiateur
d’huile, ce matin. Mais comme la SS a été écourtée, nous avons
purement et simplement décidé de l’enlever et de rouler sans
radiateur d’huile » expliquait le Nordiste. Il brûle
la politesse à Eric Vigouroux
pour 12 secondes : « Aujourd’hui,
je crois que François a fait la différence. J’ai bien essayé
mais quand je voyais la poussière de son buggy, je devais lever
le pied à cause de la chaleur du jour. Un peu à l’image des
autres pilotes qui ont subi la très grosse chaleur»
commentait le pilote du Trophy Truck.
La catégorie reine
semble se résumer à un duel entre MAN et GINAF, après le retrait
de Kamaz. Chez le constructeur allemand, toute l’équipe suit les
performances de Hans Stacey.
Tandis que GINAF, le constructeur néerlandais a engagé
Gerard De Rooy et
Hugo Duister.
Aujourd’hui, Stacey
a devancé ses compatriotes, l’actuel leader du scratch
Gerard De Rooy pour
47 secondes et Hugo Duister
(GINAF) complète le podium.
Demain, la journée de
repos sera la bienvenue car aujourd’hui, les hommes et les
machines, avec cette ES écourtée et disputée sous une forte
chaleur, ont vraiment souffert de la canicule. Il faut dire que
depuis le début de la Transorientale, les concurrents n’avaient
pas été gâtés par les conditions climatiques et le contraste est
d’autant plus grand. Mais ça, les Chinois nous avaient prévenus…
>> video10 - Vidéo de la
dixième étape
|

Dans la fournaise d’une ville de légende
Après 500 kms – seulement ! – sur une
superbe autoroute, après avoir passé la capitale
régionale d’Ouroumchi, longé d’immenses champs
d’éoliennes, des lacs salés, taillé notre route à
travers des falaises rocheuses, nous avons atteint la
ville-oasis de Tourfan. Nous avons dû faire quelque
chose de mal, car le bivouac, où nous avons deux jours à
passer, en raison d’une journée de « repos » dimanche,
est une terrible punition, un terrain de cailloux
pointus et de poussière, balayé par un vent chaud. 38° à
l’ombre, mais quelle ombre ? Nous essayons d’oublier ce
calvaire, pour tenter de profiter de ce moment unique :
Tourfan est un lieu légendaire, où passèrent les
caravanes de la Route de la soie et la Croisière jaune…
une ville-oasis, située au nord d'une dépression qui
porte son nom et qui a la particularité d’être à 154 m
en dessous du niveau de la mer. Point le plus bas au
monde, après la mer Morte, et le plus chaud de Chine,
avec une température record de 49,6°C.
La dépression de Tourfan, longue de
240 kms, est réputée pour être "la chambre des vents de
la Chine" (des vents de force 8 à 12 soufflent plus de
cents jours par an). Pour faire bonne mesure, elle est
située à proximité du désert de Taklamakan. Un vieux
baroudeur des raids, Philippe, passionné d’autos et
d’histoire, nous résume cette fameuse Croisière Jaune
Citroën. En 1934/35, deux groupes, donc, partirent au
même moment, l’un de Beyrouth, le groupe Pamir, l’autre
de Pékin, le groupe Chine. Le groupe Pamir, après avoir
traversé des pays comme l’Afghanistan, se trouve bloqué
et passe à cheval à Kashgar, aux confins du Xinjiang. Le
groupe Chine se fait prendre en otage à Ouroumchi par le
Seigneur de la guerre du coin. Cela va durer trois mois.
Ils réussissent à envoyer un message par TSF, codé de la
sorte : « Retenus prisonniers, on nous esgourde… »
(argot parisien pour « écoute »).
Après négociations – une
automitrailleuse offerte par André Citroën-, le groupe
Chine fût relaché et rejoignit le groupe Pamir…. non
loin de Tourfan. Ils retournèrent ensemble à Pékin, puis
en France. La région est aujourd’hui réputée pour ses
raisins… Nous verrons peut-être cela, ainsi que des
tombes bouddhiques et des lieux musulmans, demain
dimanche, si nous survivons…
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Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape 11 - 22 juin 2008 Journée de repos à Turfan |
Jour 11 /
Journée de repos
-
Turfa
Une
journée de repos bien méritée aujourd’hui pour les engagés sur la
Transorientale.
A partir
de demain, cap sur Pékin (arrivée Samedi 28 juin) ! Avant de
rejoindre la grande muraille, les autos, motos et camions vont
devoir affronter les grandes dunes chinoises.
Day 11 /
Rest Day
-
Turfan
Today, the competitors in the Transorientale were given a richly
deserved day off.
Tomorrow, it's full steam ahead for Beijing (arrival scheduled for
Saturday 28 June)! Before reaching the Great Wall, the cars,
motorcycles and trucks will first have to face the great dunes of
China.
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Etape
11 |
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23 Juin 2008
Total : 513 km
Spéciale : 413 km
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La
course :
Le début de cette spéciale sera marqué par le franchissement de la
dépression de Turfan à – 154m sous le niveau de la mer. Puis, il faudra
enchaîner sur 25 kilomètres de franchissement de dunes dans un sable très
difficile à naviguer, avant de longer de magnifiques falaises et serpenter
au milieu de rochers exceptionnels. Des rebondissements dans la course
peuvent être à prévoir lors de cette spéciale !

J e
vous offrirai des dunes de sables…
René Metge l’avait annoncé haut et fort.
Le secteur sélectif du jour s’annonçait grandiose. Et tous les concurrents
ont confirmé les dires du patron de la caravane. Une magnifique étape
spéciale, avec une alternance de pistes rapides , un parcours de dunes pour
déboucher sur un plateau cassant avant de se terminer par une piste
défoncée.
Lutte grandiose chez les ténors de la
Transorientale. Ce matin, Stacey occupait le premier rang du général
Camions. Aujourd’hui, le pilote MAN a beaucoup perdu. En franchissant une
dune de travers, l’énorme camion rouge s’est couché sur le flanc (sans doute
gêné par un motard). Son pilote fera appel à son équipier (#408) pour le
sortir de ce mauvais pas. Une mésaventure qui se paie cash pour le Batave :
58 minutes de retard. Gerard De Rooy, son second au général, termine 3ème
en proie à un problème de lames de suspension, l’obligeant à s’arrêter deux
fois (CP2 et CP3). Dans son malheur, le pilote GINAF s’installe, ce soir, à
la première place du général. La victoire du jour revient au DAF de Hans
Bekx, Johan Van Deven et Tony Mässen.
En auto, José-Luis Monterde semble
rouler à sa main. Au volant du buggy Schlesser (#201), le duo Monterde-Lurquin
a retrouvé le chemin du succès. « Aujourd’hui, il y avait vraiment
énormément de navigation. Le secteur sélectif était difficile mais nous
n’avons jamais été arrêté par les dunes ; c’était notre premier objectif. On
peut dire que l’on s’en est bien sorti » plaisantait l’Espagnol à
l’arrivée. Derrière le leader du scratch, les Gibon’s Bros terminent sur la
seconde marche : « Nous n’avons pas rencontré de réelles difficultés ;
nous avons dégonflé au bon moment. De plus, le sable semblait assez porteur »
commente Nicolas Gibon, à son arrivée au bivouac. Maris Saukans et Didzis
Zarins, les deux Lettons, occupent la dernière marche du podium.
Si Monterde renoue avec la victoire,
Delecour et Vigouroux ont bu la tasse. Jean-Pierre Garcin, le co-équipier du
buggy SMG le relevait, juste avant de s’élancer pour l’épreuve sélective du
jour : « Le vérin n’a pas été réparé ; j’espère que l’on ne va pas
s’ensabler » Mais ce qui devait arriver, arriva. Delecour-Garcin
étaient victime d’une crevaison à l’arrière (perte de temps : ½ heure) avant
de s’ensabler sur une crête de dune (une heure de perdue !). Eric Vigouroux
était victime de gros problèmes de freins sur son énorme Trophy Truck et fut
finalement heurté par le Bowler de Pélichet-Decré à la redescente d’une
dune.
A relever le très faible écart entre les
deux premiers, catégorie auto, dans l’ES du jour. Et pourtant, la différence
est «colossale» entre un « rapide » buggy Schlesser et un « rustique »
châssis Bowler. C’est donc tout à l’honneur des frères Gibon que d’attaquer
sans relâche et de continuer à assurer le spectacle malgré la différence de
véhicule.
Le mot de la fin revient à Gilles Pilot,
le co-équipier de Ronan Chabot : «Dans cette spéciale, on se serait cru
sur la Lune »
En moto, le blond Nordique signe la
perf’ du jour. Paal-Anders Ullevalseter grignote son retard sur Jaroslav
Katrinak. Alexeï Kolomytsyn complète le trio victorieux. Le reste du peloton
suit à une cadence tout à fait normale, les motards ayant bien récupéré
après la journée de repos.
Demain, nous aborderons les prémices du
redoutable désert de Gobi, avec une spéciale de 436 km, qui s’annonce
grandiose. Et une fois encore, le spectacle sera au rendez-vous.
>> video11 - vidéo de la onzième
étape
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(L’étape 11 a été
une journée de repos à Tourfan. Les rallyes raideurs ont
pris un peu de temps pour visiter la ville, son bazar,
et les plus curieux et téméraires, rares, se sont
régalés avec la cuisine locale. Nous sentons
confusément, devant ce foisonnement d’ethnies, de
cultures, de religions… que nous avons commencé à
légèrement, très légèrement, effleurer ce pays. Après
avoir découvert, fasciné, cette étrange planète des
rallyes raids – dont les mécanismes : passion pour les
moteurs, les carrosseries, la progression rapide dans
l’espace, la découverte de terres vierges, le risque et
l’exploit… finissent par être décodés -, je me dis que
la Chine est une autre paire de manches… et que huit
jours n’y suffiront probablement pas…)
Nos moments les
plus guillerets, dans la voiture, sont les débuts
d’étape, quand nous découvrons de nouveaux paysages,
tous plus superbes les uns que les autres, ainsi que les
cent derniers kilomètres, quand l’écurie approche.
En parlant d’écurie, Jean-Louis et moi, d’accord sur le
fait qu’aventure ne rime pas avec souffrance, mais avec
monture, nous décidons de nous ménager, en évitant le
bivouac, qui ressemble malheureusement au précédent
(même Lawrence d’Arabie n’aurait pas accepté d’y passer
la nuit). L’hôtel « Electricité » d’Hami nous accueille.
Dehors, il fait
38°C.
Nous avons longé
des falaises arides, de vastes étendues semi
désertiques… alors qu’au loin, des sommets étaient
enneigés. Orient extrême : géographie, climats… tout ici
est démesuré. Qui donc serait assez fou pour parcourir
ces routes autrement qu’en auto ?
Depuis que nous
sommes en Chine, nous n’avons jamais été aussi près de
respecter le code de la route local, donc nous avons du
temps. « Schlesse » lit ses textos avidement, en
espérant découvrir les résultats du Grand Prix de
Formule 1 de la veille. Je demande si Schumacher, avec
qui il a couru, jadis, est toujours en activité… Mais
Jean-Louis aperçoit les champs des fameux melons sucrés
d’Hami, et ne répond pas.
Pendant ce temps,
les concurrents se dépatouillent avec des dunes, des
rochers, et je ne sais quoi encore…
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Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape
12 |
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24 Juin 2008
Total : 727 km
Spéciale : 436 km
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La
course :
Une très longue spéciale et probablement la plus belle !
Le départ sera donné sur un immense plateau noir. Puis, un passage au milieu
de rochers aux couleurs « inouïes » et une traversée de 80 kms de dunes
difficiles avec de nombreux hors pistes avant de trouver son chemin entre
des mamelons rocheux demanderont au navigateur de faire preuve
d’anticipation et d’une extrême vigilance.
René Metge signe, ici, une spéciale de référence alliant pilotage et
navigation difficiles dans des paysages exceptionnels.
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Sur la Route de la Soie, il faut toujours écouter
René Metge
Un secteur sélectif plus difficile que l’épreuve de la veille. Des
passages entre sable et rochers, très peu de dunes. Un sable mou. Une
navigation pas facile et donc une obligation de tenir le cap à trouver
rapidement. Tel était le menu du jour disputé dans un paysage lunaire.
En auto, Vigouroux-Winocq, ont su écouter et appliquer à la
lettre les préceptes du boss de la Transorientale. «Hier soir, au
briefing sous la grosse citrouille, René Metge a rappelé à tous les
concurrents l’art et la manière de franchir les dunes. Il (nous) a donné
quelques trucs pour rentrer correctement dans les dunes » commentait
le duo vainqueur du jour. Les Français ont amené à bon port et sans
souci majeur, l’imposant Trophy Truck. Monterde a fait un passage
dans la boue qui l’a immobilisé un quart d’heure : «J’ai fait une
erreur. Nous avons du sortir les plaques six fois avant de continuer.
Malgré cette faute, je gère bien la situation» analysait le leader
du général. Les frères Gibon continuent à se montrer constant au
fil des épreuves sélectives depuis le début à Saint-Pétersbourg ;
Nicolas et Antoine Gibon complètent le podium du jour.
François Delecour continue son apprentissage mais reste mécontent
de sa prestation : «Le sable, c’est encore la m… ; je me suis planté
trois fois. Je n’ai peut-être pas encore compris le truc». Son
co-équipier montrait néanmoins des signes de bonheur : «François
s’améliore de jour en jour et c’est nettement mieux qu’hier. Même si
nous avons eu une touchette avec l’énorme MAN de Stacey» plaisantait
Jean-Pierre Garcin. Les Français Chabot-Pillot ont joué au
chat et à la souris avec Kahle-Schünemann qui ont connu beaucoup
de problèmes de navigation. Fantastique exploit des Français au volant
d’un Toyota T2 avec la 5ème place : «Nous n’avons pas arrêté de les
doubler avant qu’ils nous redoublent etc. C’était vraiment super mais
nous avons tenu bon malgré la différence de voiture. De vrais signes de
bonheur». Chez Bowler, Pélichet-Decré ont mangé leur pain
noir : rotule cassée, réparation et crevaison ont été leur pensum du
jour de l’équipage du Pays de Gex. Ils conservent toujours, la 3ème
place du général provisoire. Attention quand même car Delecour-Garcin
n’a que 30 minutes de retard.
Jaroslav Katrinak impose son style. En moto, la Transorientale a
trouvé son maître. Vainqueur du jour, le Slovaque roule à sa main avec
un mental intact de réel vainqueur. À ses poursuivants immédiats de
démentir la nouvelle. Mais pour Alexeï Kolomytsyn et Paal
Anders Ullevalseter, les épreuves spéciales se suivent et pour
l’instant ni le Norvégien ni le Russe ont réussi à trouver la faille.
Ils terminent dans cet ordre à moins de deux minutes du solide Slovaque.
On trouve ensuite Borsi et Mugnaioli. Les deux Transalpins ont
roulé de concert en terminant 4ème et 5ème. Places inversées au général.
Marco Borsi commentait à sa manière, les difficultés du jour :
«Ze souis un peu dessous. Ze m’attendais à avoir più delle dunes. Lé
sable mou non era facile à passer. Il fallait très vite trouver la bonne
trajectoire»
Coté camion, mauvaise journée pour Gerard De Rooy. Le Néerlandais
a perdu toutes ses chances de remporter la première Transorientale, en
catégorie camion. «Brusquement, nous avons eu une baisse de pression
d’huile. Et impossible de redémarrer ; Je suis vraiment déçu car nous
avions une réelle carte à jouer sur ce genre d’épreuve». Pour son
plus grand rival, la victoire sera sienne au pied de la Grande Muraille
de Chine, à Pékin. En effet, Hans Stacey et son MAN ont roulé à
leur rythme pour terminer confortablement devant Vila Roca
(Mercedes) et Franz Echter sur l’autre MAN. L’avance de Stacey
est de plus de deux heures, au général, sur les deux accessits du jour.
Pour les deux camions français, la course se solde par un écart de 12
minutes en faveur du Mercedes de Jacquot devant le Renault de
Coquelle du Chti Team. Au classement général, l’écart est
sensiblement le même (21 minutes) en faveur du constructeur allemand.
La Route de la Soie a donc eu son lot de désillusion et d’abandons.
De Rooy en a payé le prix fort. Et dire que demain, la spéciale du
jour sera dunes, dunes et dunes ; avec des descentes de dunes immenses.
Et on attend beaucoup de monde, le long des routes.
>>
video12 - Vidéo de la douzième étape
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Il n’est
pas loin, on sent son souffle chaud… Le Gobi. Désert
mythique s’il en est. Qui s'étend sur 1600 kms du
sud-ouest au nord-est et sur 800 kms du nord au sud. Une
superficie estimée à 1 300 000 km², ce qui en fait l'un
des plus grands déserts du monde. Il n’est pas loin,
mais difficile de dire pour autant quand il commence,
toute la région variant entre plaines arides, dunes de
sable, mamelons rocheux… D’ailleurs, le Gobi est
davantage recouvert de pierres que de sable.
Nous allons le longer ici, dans la région de Gansu,
corridor entre la Chine de l’Est et ce que les Chinois
impériaux nommaient « le début de nulle part ». (Jiayuguan,
ville proche de notre bivouac, représente la fin
symbolique de la Grande Muraille, avec son célèbre fort,
la « passe imprenable sous le ciel ».)
Nous allons
continuer à flirter avec le Gobi lorsque nous
atteindrons la Mongolie-Intérieure, immense territoire
et région autonome chinoise, demain mercredi. Présenté
parfois comme le « plus grand cimetière de dinosaures »,
ce désert a toujours titillé les imaginaires, accusé par
exemple d’héberger les détrousseurs de caravanes.
Mes excuses aux
courageux cyclistes du « Paris-Pékin à vélo » que nous
avons doublés aujourd’hui. (j’affirmais bêtement que
cette route ne pouvait être parcourue qu’en voiture).
Ils prévoient d’être à Pékin le 3 août, veille des Jeux.
Chapeau les gars !
Cette route est décidément très fréquentée : de très
nombreux, et surtout énormes camions, chargés comme des
trains entiers, parfois de deux rangées de voitures
neuves d’un coup, circulent dans les deux sens. « Ce
pays est en ébullition !» s’exclame Jean-Louis.
En observant ce
développement accéléré, je me dis que je donnerais
volontiers 1000 Yuans (environ 100 euros) pour être une
minute dans la tête d’un Chinois qui voit deux Français
d’un certain âge dans une Porsche couverte
d’autocollants et de poussière, en sortir dans un grand
camping plein d’étrangers, prendre une douche froide,
dîner d’une blanquette et d’un babibel, avant d’aller se
coucher dans une tente de 4 m2. Et avoir l’air d’aimer
ça.
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Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape
13 |
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25 Juin 2008
Total : 636km
Spéciale : 286 km
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La
course :
Avec une affluence record de spectateurs attendus au départ de cette
spéciale, cette journée sera certainement, une des journées les plus fortes
du rallye.
Au départ une petite piste de terre et gravelle au fond d’une vallée, puis
c’est l’entrée dans de magnifiques gorges avant d’arriver sur de gigantesque
dunes. Les 80 kilomètres de navigation seront difficiles, il faudra tenir
compte des descentes de dunes vertigineuses où la prudence sera, à nouveau,
confrontée, aux exigences de la course. La fin de la spéciale sera plus
facile avec une piste en gravillon, souvent herbeuse.


Plus de 51° dans les dunes.
Un spectacle haut en couleur et en difficultés !
Un secteur sélectif de plus en plus difficile. Un mélange entre les dunes
de Mauritanie et celles de DubaÎ. Principal problème des concurrents,
l’extrême chaleur dans les dunes (51°).Chabot brillant en T2 et la palme de
la malchance aux frères Gibon victimes d’un bris d’arbre de roue et de
problème de pression d’essence, qui perdent beaucoup au général. Le tout
dans un décor de rêves avec des hautes et très jaunes dunes.
En moto, Paal Anders Ullevalseter n’y arrive pas. Il a beau mener la
vie dure au leader au général, rien n’y fait. Jaroslav Katrinak
termine second dans les roues du Norvégien. Et pour ce dernier, ce n’est pas
faute d’avoir essayé : «La Spéciale était vraiment superbe ; parfois
difficile mais vraiment génial comme je les aime. Mais cela n’a pas suffit.
J’ai attendu qu’ils (Katrinak et Kolomtysyn roulant de concert) commettent
une erreur, en vain. J’ai failli y croire mais deux minutes plus tard, le
Slovaque était de nouveau dans mes roues» analysait le blond Norvégien.
Katrinak continue de contrôler la course. Si la pression monte un
tant soi peu, le Slovaque sait rapidement trouver les arguments pour montrer
à ses adversaires directs qu’il est incontestablement le patron de la
catégorie. Alexei¨Kolomytsyn a fait une course sage (déjà résigné ?).
La victoire finale se jouera donc entre ces trois hommes avec un avantage
non négligeable pour le Slovaque de la KTM 690 #2.
José-Luis Monterde continue sa ballade chinoise en toute
décontraction, en auto. Si la veille, il s’était fait surprendre par une
erreur de pilotage, le pilote du buggy Schlesser a mis les pendules à
l’heure, aujourd’hui. «En plus de la course, nous devions gérer un autre
problème extrêmement important : la très forte chaleur. Ce qui m a obligé à
ralentir le rythme afin de refroidir le moteur du buggy Schlesser. À trois
jours de l’arrivée, je ne voulais pas prendre de risques superflus».
François Delecour, 2ème, prend de plus en plus d’assurances dans les
dunes : «Aujourd’hui, c’était un peu mieux…puisque je ne me suis pas
planté. J’affronte les dunes avec sagesse. Ça me plaît et aujourd’hui, ça a
payé»
L’exploit du jour revient à l’équipage Chabot-Pillot. 1er en quatre
roues motrices en T2. Et surtout devant les Bowler. «Nous avons souffert
mais je suis rassuré, mes adversaires aussi. Dans l’auto, la température
était de 51°, lors du franchissement des dunes. Terminé cette journée au
4ème rang me fait très vraiment plaisir.» confirmait Ronan, le
pilote du Toyota Land Cruiser. Étienne Smulevici, fort de son
prometteur 7ème rang, ne tarissait pas d’éloge quant à cette journée :
«Aujourd’hui, c’étaient vraiment de belles dunes. Dans les deux sens du
terme. De par la beauté du paysage mais également par la difficulté. Je
n’avais jamais vu un spectacle aussi grandiose. Même en 92 et en 95 ! Du
grand René Metge !»
Pélichet-Decré se sont arrêtés quatre fois, face au vent, pour
refroidir le moteur du Bowler. Du coup, les minutes s’égrènent
inéluctablement...et Delecour en profite. La lutte sera serrée pour
les marches du podium.
Le Désert du Badain Jaran a livré son verdict. Le grand perdant du
jour est le tandem Gibon-Gibon, qui faisait merveille depuis
Saint-Pétersbourg : «Tout a commencé par une pression d’essence
défectueuse ; réparation et ensuite nous avons cassé un arbre de roues.
Aujourd’hui, ce n’était vraiment pas notre jour» expliquait l’aîné des
Gibon qui a perdu plus d’une heure et demie dans l’aventure du jour.
La place de dauphin, à Pékin, se prendra de haute lutte. En effet,
Delecour remonte «comme une balle» et fort de sa seconde place
aujourd’hui, le Français vient intercaler son buggy SMG à la 3ème place. Un
fantastique final dans la catégorie auto. Quel tableau et quel suspens, pour
l’arrivée au pied de la Grande Muraille de Chine…un final comme les aime
René Metge !
Coté camion, le Badain Jaran a fait la part belle au pilotage de Hans
Stacey. Le Néerlandais gagne une nouvelle fois, dans les dunes. Le
pilote MAN continue son bonhomme de chemin. Ses adversaires sont vraiment
trop loin pour lui contester la victoire finale à Pékin. En terminant 2ème,
Hans Bekx grignote son retard sur Josep Vila-Boca mais l’Espagnol
conserve sa deuxième place au général. Phiippe Jacquot, le premier
Français signe une méritoire 5ème place. Au général, le Français reste le
seul Tricolore en lice suite à l’abandon de Coquelle (joint de
culasse).
L’arrivée de l’étape du jour s’est déroulée dans la ville de Alxa Youqi. La
population, venue en masse, a réservé un accueil extraordinaire aux
concurrents de la Transorientale. Des centaines d’enfants, arborant
fièrement le costume traditionnel, ont fait une véritable haie d’honneur à
toute la caravane de la Transorientale. Le tout au son de musiques
traditionnelles. La salle de presse, comme tout le bivouac, a été prise
d’assaut par les habitants. Qui pour se faire prendre en photo, qui pour
(espérer) recevoir la casquette officielle de la Transorientale… Un
spectacle a été organisé en présence du gouverneur de Mongolie Intérieure
qui sera également présent demain matin pour le départ de la 14ème étape.
>>
video13 - Vidéo de la treizième étape |

Un rallye raid, ce sont
des concurrents et leurs assistances, bien entendu,
environ 400 personnes sur cette Transorientale… mais
aussi une folle caravane qui devance, accompagne,
suit... L’organisation comprend 320 personnes, dont un
grand nombre de bénévoles passionnés, venus de tous
horizons. A Saint-Pétersbourg, j’avais partagé ma
chambre d’hôtel avec un informaticien toulousain en
charge du kérosène pour les hélicoptères…
Des « rallyes raids »
parallèles permettent à des amateurs plus ou moins
éclairés de s’essayer à ce sport en toute liberté. Nous
avons déjà évoqué le rallye « Découverte » - à vocation
plus touristique. Existe également le rallye «
Régularité », avec participation aux spéciales, ou une
partie d’entre elles… Philippe Aliot, ancien pilote de
Formule 1, par exemple, vient de nous rejoindre…
Et puis nous avons les
francs-tireurs, les « je suis prêt à tout pour en être.
» Michael est un jeune SVF, « Sans Véhicule Fixe ». Il
n’avait pas les moyens de payer sa participation comme
concurrent, alors il aide deux copains motards tout en
montant à bord de tous les véhicules qui veulent bien de
lui : camions d’assistance, voitures de l’organisation…
Idem pour un sympathique retraité qui a payé sa place à
bord d’un camion pour toute la durée du rallye.
Tout ce monde de raideurs
participent à cette bien surprenante aventure
collective. Les uns batifolent, les autres roulent sans
presque jamais s’arrêter car ils bossent dur le soir au
bivouac, pendant que les concurrents font des galipettes
dans les dunes avec leurs buggys et autres
tout-terrains.
A table, un groupe, qui
parle du premier bout de la Grande Muraille de Chine
aperçu, peut côtoyer des pilotes qui refont la course de
la veille, évoquant sans se lasser les pièges qu’il a
fallu éviter… D’autres encore font du « business »,
préparent les prochains rallyes, ou se réunissent près
du camion réputé pour sa « cave »…
A noter :
- arrivée en
Mongolie-Intérieure, région autonome chinoise. Mêmes
population, langue et culture qu’en Mongolie – le pays -
mais avec ici un niveau de développement supérieur.
- accueil très chaleureux, danses folkloriques,
spectacles de luttes…
- vent très violent depuis deux jours. La nuit dernière,
nous avons failli nous envoler avec nos tentes, ce qui
aurait mis nos gardes-chiourme en émoi…
- nous sommes plusieurs fois passés près du trajet de la
Flamme olympique, tout en étant soigneusement maintenus
à distance.
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Classement
spéciale :
Classement
général:
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Etape
14 |
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26 Juin 2008
Total : 589km
Spéciale : 202 km
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La
course :
Le Rallye montera encore en puissance d’un cran avec cette épreuve
spéciale.
Au milieu de dunes monstrueuses, à travers le désert de Badain Jaran en
Mongolie intérieur, les concurrents vont parcourir 120 km d’anthologie, avec
des descentes à couper le souffle. Certaines pourront atteindre jusqu’à 150m
de dénivelé, l’équivalent d’un immeuble de 50 étages ! Les concurrents
longeront, d’ailleurs, la plus haute dune du monde avec ses 500 m de
dénivelé.
Il faudra, donc, tenir le cap à travers ce véritable dédale et éviter lacs
salés ou d’eau douce qui parsèment ces dunes. Un paysage unique au Monde.
Pour la suite, la piste déroulera ses lacets avant de se diriger plus
tranquillement vers le bivouac.
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Une étape
d’anthologie au milieu d’un désert de dunes
Des dunes imposantes, de la navigation
hyper pointue, des lacs au milieu des dunes et une tempête de sable. Les
camions hors délai. Voici le cocktail explosif de René Metge pour cette
14ème étape dont le départ a été donné au Musée du Sable dans un décor
inoubliable et dans une ambiance folklorique inégalée.
En auto, l’Allemagne, avec Kahle, signe son premier succès dans la
Transorientale. «Matthias a entièrement méritée sa première victoire.
C’est avant tout une étape d’anthologie, il fallait analyser rapidement
et Matthias l’a fait de main de maître». Cette déclaration émane de
Jean-Marie Lurquin, le co-équipier de Monterde, (buggy Schlesser) dans
la ville Bayan Hot, à l’issue de la spéciale. Le buggy Fast&Speed de
Kahle-Schünemann a vécu son jour de gloire, avec ce succès dans cette
épreuve. Malgré tout, le pilote allemand tient à rester modeste, comme à
son habitude : «Oui, la navigation a été dure et difficile mais quand tu
montes et descends des dunes vertigineuses au milieu de lacs, et
qu’après 100 kilomètres, tu aperçois des gens en haut des dunes, tu ne
peux qu’applaudir le travail de René Metge. Au début de la spéciale,
nous avons roulé de concert avec Monterde et Delecour avant que le
Français renonce sur ennuis mécaniques. Dès lors, nous avons joué au
chat et à la souris. Parfois, je prenais la direction des opérations
puis Monterde repassait devant. Et puis en fin de spéciale, il est resté
planté au sommet d’une dune. De toute façon, aujourd’hui il fallait
privilégier la navigation et prohiber au maximum l’attaque». Avec ce
succès, l’Allemand installe son buggy Honda à la 3ème place au général.
Monterde se satisfait de cette seconde place et vise calmement la
victoire dans deux jours dans la capitale chinoise.
Après sa déconvenue de la veille, le tandem Gibon-Gibon s’installe
confortablement sur la deuxième marche du podium. «RAS si ce n’est une
immense satisfaction au regard des événements d’hier» confiait Nicolas
Gibon.
Tous les concurrents sont unanimes sur un point : ce fut la plus belle
et la plus grandiose épreuve spéciale. J.M. Lurquin : «Même à Dubaï, je
n’ai pas vu de dunes de cette grandeur» ou encore Eric Vigouroux « C’est
la plus belle spéciale de ma vie. Tu montes, tu descends, tu navigues
puis tout à coup tu vois un lac ; puis plus tard une maison avec ses
habitants qui nous saluent au passage»
Du coté des motos, Jaroslav Katrinak persiste et signe. Quelle insolence
de la part du motard slovaque et surtout quel talent. Non seulement, il
réduit ses poursuivants directs (Ullevalseter, Kolomytsyn, Borsi,
Mugnaioli, Arredondo et consort) à un rang de faire-valoir. Dans cette
épreuve spéciale, le vaillant Slovaque a montré toute l’étendue de son
talent. Le secteur sélectif faisait la part belle au pilotage, tout en
finesse et surtout à un sens inné de la navigation en haut et en bas des
nombreuses dunes pour se terminer dans un parcours composé d’herbe à
chameau. Katrinak se permet de coller plus de 3 minutes à Ullevalseter,
le Norvégien, son premier prétendant ; plus de six minutes à Borsi, le
meilleur Transalpin aujourd’hui ou encore le Russe Kolomytsyn qui a
souffert dans les dunes. Celui qui pourrait ou pourra encore priver
Jaroslav Katrinak de la victoire devra se lever de bonne heure !
La performance du jour est à mettre à l’actif de Josef Machacek. Le
Tchèque a réalisé le 10ème temps au guidon de son quad. Le parcours de
la spéciale se prêtait parfaitement à ce genre de véhicule.
Chez les Français, la palme revient à Nicolas Boyer (Honda). Quant à
Dominique Robin, le Sud-est peut être fier de lui. Il côtoie sans
complexe les Kolomytsyn, Arredondo, Merkit et autre Pronk, les cadors de
la catégorie moto marathon. Ce soir, il pointe au 12ème rang de la
spéciale
Coté camion, ils sont tous sont arrivés en hors du temps imparti et il
n’y a donc pas de classement du jour. Conséquence, le classement général
est inchangé.
Les concurrents ont également essuyé leur première tempête de sable. Les
as de la navigation ont fait parler la poudre. Et le soir, au bivouac,
Vigouroux racontait qu’il avait roulé sur… une moto. Grosse frayeur pour
le pilote du Trophy Truck (8ème, ce soir). En fait, le motard avait
délaissé sa moto et errait hagard dans les dunes, à une centaine de
mètres de son engin. Plus de peur que de mal puisque l’équipage du
Trophy Truck aidait à remettre le motard sur pied avant de poursuivre,
la spéciale.
Demain, la spéciale ne s’annonce pas facile mais pour beaucoup le
général pourrait être figé. Les dunes seront hautes, très hautes.
>> video14 - Vidéo de la
quatorzième étape |

(Photo Clément
Marin)
Au loin, deux yourtes
blanches perchées sur une dune. Des dizaines de
spectateurs se sont installés pour la journée, protégés
par des ombrelles. Partout, du sable, du sable, du
sable.
Les concurrents de la
spéciale s’élancent à côté d’un musée tout moderne,
consacré… aux dunes.
Grand spectacle. Dans ce désert de Badain Jaran, en
Mongolie intérieure toujours, le rallye franchit des
dunes de 150 m de dénivelé, l’équivalent d’un immeuble
de 50 étages. La Tour Montparnasse. Il y a ici les plus
hautes dunes du monde, jusqu’à 500 m.
Tout le monde est emballé.
Cela dure finalement depuis l’arrivée en Chine, pays
idéal pour les raids de la sorte : organisation sans
failles, bonnes routes, paysages grandioses, accueil
enthousiaste. Le mercredi soir, notre bivouac, en
périphérie d’une petite ville mongole, a été totalement
pris d’assaut par la population endimanchée, pour une
fois autorisée à nous rendre visite.
Ils n’avaient jamais vu d’étrangers. Tout fut pris
d’assaut : des familles entières faisaient la queue pour
voir nos menus, le plus intrigant pour eux, juste avant
nos véhicules de Martiens. Toute la caravane a passé la
soirée à signer des autographes, sur des bouts de papier
mais aussi sur les tee-shirts et parfois même à même la
peau de nos admirateurs-ethnologues d’un soir. Les deux
journalistes d’une télé angolaise ont fait un tabac,
suivis de près par les blondes… et les barbus… Grisant.
Une belle rencontre.
Pour Gilles, un pilote : «
On a eu un début pénible (trop longues étapes et trop
courtes spéciales, pluie, populations pas très chaudes…)
et on est en train d’avoir une fin grandiose. »
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Classement
spéciale :
Classement
général :
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Etape
15 |
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27 Juin 2008
Total : 740km
Spéciale : 121 km
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La
course :
La dernière spéciale de la Transorientale 2008 ! Une spéciale courte
mais très difficile ! Elle comptera 121 kilomètres de dunes et de pièges
avec notamment des entonnoirs à franchir avec un road-book réduit à sa
portion congrue. Tout peut encore se jouer dans cette dernière spéciale
courte mais qui pourrait s’avérer pour certains très longue à parcourir !
Un final de toute beauté !
Un final de toute
beauté !
D es
dunes de moyenne catégorie et surtout les « dunes entonnoirs » où la
navigation a pris une nouvelle fois, le pas sur la précipitation. Située
aux abords du majestueux Fleuve Jaune, l’ES du jour présente un
classement un peu chahuté. Il offre néanmoins de fantastiques
vainqueurs, aux portes de Pékin.
En auto, Kahle,
double la mise pour la dernière épreuve spéciale de la Transorientale
2008. L’équipage allemand a parfaitement su déjouer les nombreux pièges
tendus par René Metge. Aux portes de Pékin, Kahle se pose en véritable
stratège des conditions délicates. Son sens tactique a fait la
différence. Dommage qu’il n’ait pas pu montrer son talent plus tôt dans
la compétition. Sa performance lui permet de s’emparer, après ses deux
succès consécutifs, de la troisième place du classement final. À tout
seigneur, tout honneur. Premier vainqueur de la Transorientale 2008,
José-Luis Monterde. L’Espagnol, associé à Jean-Marie Lurquin (buggy
Schlesser) inscrivent leur nom au premier palmarès du plus long Rallye
Raid du Monde. Les frères Gibon leur emboîtent le pas pour le premier
accessit (à 4h05’49) devant Kahle-Schünemann qui échouent à 10 minutes
du tandem français.
Du coté des motos,
Alexeï Kolomytsyn triomphe pour la der des ders. Le Russe, au guidon de
sa KTM, devance Mugnaioli et Borsi, les deux Transalpins qui roulent
souvent ensemble depuis le début de la Transorientale. Ullevalseter
termine devant son grand rival, Katrinak uniquement pour la beauté du
geste étant donné que les positions au général sont acquises. Jaroslav
Katrinak (KTM) remporte la Transorientale 2008. Son dauphin s’appelle
Paal Anders Ullevalseter (KTM). Le blond Norvégien n’a jamais été en
mesure de contester la victoire finale au motard slovaque et il échoue à
plus de 25 minutes. La dernière marche du podium est à l’actif de
Kolomytsyn qui termine à 1h44 de la première marche.
Chez les Français,
Dominique Robin (KTM) signe un véritable exploit et continue à se
montrer le meilleur représentant tricolore. Son 10ème rang du
jour lui permet également de gagner une place au général et de terminer
sur la 3ème marche du podium final de la catégorie Marathon.
En raison de
l’arrivée tardive des camions, hier soir au bivouac de Bayan Hot, le
Collège des Commissaires Sportifs a décidé d’ajouter trois heures au
temps maximal imparti. Aussi l’étape d’hier a vu la victoire de
l’allemand Mathias Behringer sur Man, devant les espagnols du Team
Epsilon sur Mercedes et le leader du général Hans Stacey.
Aujourd’hui la
spéciale a encore été très difficile pour les rescapés de cette
catégorie. Seulement 2 camions ont franchi la ligne d’arrivée dans le
temps imparti. Le hollandais Bekx sur Daf remporte cette dernière
spéciale devant Stacey. Au classement final, c’est donc Hans Stacey,
Charly Gotlib et Bernard Der Kinderen qui remporte la catégorie camion
de cette première Transorientale. Vila Roca sur Mercedes et Bekx sur Daf
complète le podium de cette course exceptionnelle et particulièrement
difficile pour les camions.
En Rallye Raid
Régularité, à l’issue de cette première Transorientale, la Lettonie est
à l’honneur. Le Riga Rally Raid Team (Toyota) a signé sa première
victoire. Il a totalisé 457 points. Au second rang, on trouve un autre
Toyota du Sport Antilless Mécanique (538 points) et le Land Discovery
des Suisses du Gstaad Automobile Club (737 points).
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Victoire des
Bleus… sur les bords du Fleuve Jaune
Alors que l’équipe de
France de football doit, à l’heure qu’il est
(vendredi 27 juin, 20h30 heure de Pékin), préparer
la finale de la Coupe d’Europe (nous sommes si loin
du monde, depuis 15 jours), d’autres Bleus ont gagné
aujourd’hui la première édition de la Transorientale,
en catégorie auto. (Je manque de place pour donner
plus de résultats, mais pas pour rendre hommage aux
motards, aux pilotes des camions… et au seul quad
qui a fini le rallye !)
J’étais parti, le 12 juin, pour une belle et grosse
balade « touristique », et j’ai finalement passé 10
000 kms au sein de l’équipe Schlesser, les hommes en
bleu, qui ont mené de bout en bout ce rallye raid.
Bravo donc au pilote José Luis Monterde – un
taciturne espagnol, « yé chouis content mais
sourtout fatigué… » - , au copilote belge Jean-Marie
Lurquin, aux mécanos Francis, Jérôme, Sylvain et…
Quick, ainsi qu’au chef d’équipe, bien sûr,
Jean-Louis Schlesser lui-même, constructeur de la
voiture gagnante, et accessoirement pilote de la
Porsche Cayman dans laquelle je fais ce « voyage ».
Nous avons quitté les belles régions semi
désertiques, pour atteindre les vastes plaines du
Fleuve Jaune. Un cadre moins champêtre : une usine
au kilomètre carré environ…
La course « sportive » se termine officiellement ce
soir (alors que pas mal de concurrents sont restés
coincés dans les sables des deux dernières étapes).
Samedi, nous irons en convoi dans les environs de
Pékin, sur la Grande Muraille, pour le podium et la
remise des prix.
L’heure est aux
premiers bilans, comme disent les journalistes
sportifs qui m’entourent.
Pour le pilote Ronan Chabot, « ce rallye raid est un
contrepoint fort à ce qui existe déjà. Il faut qu’il
grandisse, qu’il effectue des petits réglages… Nous
avons d’ailleurs tous trouvé nos marques au fil de
la course. René Metge, un homme charismatique, a mis
tout ce qu’il fallait : de l’aventure, du rêve, la
découverte de grands pays... C’était dur, parfois,
mais souvent c’est ça qui fait les bons souvenirs !
Vous verrez demain : la magie de l’arrivée fait tout
oublier ! »
Jean-Louis confirme et encourage, pour la suite : «
Pas question de critiquer, c’est trop facile.
Seulement quelques conseils : ne pas dépasser quinze
jours (n’oublions pas que les mécanos ont des femmes
qui les attendent !) ; mettre toutes les spéciales
en début de journée ; et annuler les spéciales s’il
y a de la boue. Nos voitures sont construites pour
des raids, pas pour le Camel Trophy ! »
Suite et fin samedi soir, donc.
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Classement
spéciale:
Classement
général:
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Etape
16 ARRIVEE A PEKIN |
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28 Juin 2008
HOHHOT/PEKIN
Total : 616 km
Spéciale : 0km
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Pour cette dernière journée un parcours de liaison va permettre à la
caravane de la 1ere Transorientale de rejoindre l'arrivée située au pied de
la célèbre Grande Muraille. La remise des prix se tiendra sur ce site
d'exception, situé à 80 km de la capitale chinoise.

« Je veux
l’arrivée de la Transorientale au pied de la Muraille de Chine » (René
Metge)
Un parcours
effectué uniquement en liaison et en convoi pour rallier le site de
Huangya Guan devant la Grande Muraille de Chine. 38 Motos, 1 quad, 29
autos et 14 camions terminent finalement cette première Transorientale.
Victoire du Tchèque Jaroslav Katrinak sur KTM en moto, de l’Espagnol
José-Luis Monterde associé au Belge Jean-Marie Lurquin sur Buggy
Schlesser en auto et du trio du Benelux Hans Stacey, Charly Gotlib et
Bernard Der Kinderen sur MAN.
Il
a fallu se lever tôt (une fois n’est pas coutume !) pour rallier la
capitale chinoise. Pour nous faciliter le travail, les autorités
chinoises ont parfaitement tenu leur rôle. Elles nous ont, ni plus ni
moins, escortés sur les autoroutes menant à la capitale ou dévié une
partie du trafic routier fort important en direction de Pékin. En
convoi, les concurrents, l’organisation, la presse, le corps médical ont
pu apprécier à sa juste valeur l’efficacité de ce pays accueillant et
merveilleux. Tout le long du trajet, les instances en place ont
parfaitement joué le jeu et particulièrement la FASC, la Fédération
Chinoise du sport Automobile. Il était donc de bon ton de les remercier
du travail accompli.
Et quel enthousiasme de la part
de la population au pied de la Grande Muraille. Les héros valeureux ont
eu droit à une somptueuse réception. Au sons des tambours traditionnels
et vêtus de leur plus beaux costumes, les Chinois ont vécu une apothéose
pour cette de journée de liaison
René Metge l’avait déclaré
avant le départ de la Transorientale. Il désirait permettre aux
concurrents du plus long Rallye Raid du monde de vivre un rêve et de
terminer cette épreuve devant l’un des sites le plus visité au monde
L’émotion était donc à son
comble quand les Katrinak, Ullevalseter et autre Kolomytsyn au guidon de
leur moto ont déboulé dans la petite rue de ce village chinois. Les
drapeaux étaient de mise, la foule a applaudi, s’est émue de comprendre
réellement le geste de ces nouveaux chevaliers des Temps Modernes.
Parcourir plus de 10'000 km, dans des conditions climatiques parfois
exécrables parfois caniculaires a été pour les Chinois une épreuve
nouvelle. Une épreuve teintée d’admiration et de profond respect.
Les pilotes auto ont eux aussi
su fasciner la foule amassée devant les buggy et autres monstres
d’acier, de gomme et de bruit. Sensation étrange de croiser le dragon
chinois en face du proto qui lui aussi crache du feu, de François
Delecour. Finalement ces deux extrêmes se sont attirés comme un aimant
pour le plus grand bonheur de tous.
Plus de bruit et de joie à
l’arrivée des camions. Les imposants engins ont réussi à se glisser dans
ce lieu enchanteur au son de leurs puissants moteurs et de leurs
statures énormes.
Finie la fatigue, les soucis,
oubliés les tensions, les nuits courtes. Ce soir, le bivouac ressemblait
à un fantastique melting-pot. Un lieu de rencontre de fraternité et de
convivialité. La tension était redescendue, les visages se déliaient,
les embrassades étaient sincères.
Oui, René Metge avait réussi
son pari et permis à la Transorientale d’entrer de plein pied dans
l’histoire des grands Rallyes Raid.
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Il aura fallu attendre le
dernier jour pour apprendre que parmi tous les
participants du rallye, une poignée seulement avait
parié que notre voiture arriverait jusqu’au bout… Ah !
ils les effacent, leurs sourires ironiques, ceux qui
doutaient, arrivant au pied de la Grande Muraille de
Chine, où nous les avons attendus des heures, Jean-Louis
et moi.
Jean-Louis Schlesser ne
supporte pas les convois, les ralentissements, les
contraintes de manière générale… donc nous avons dès le
départ de cette dernière étape de liaison faussé
compagnie au troupeau de véhicules, pour une échappée
compliquée à travers embouteillages, déviations et
périphériques géants. Une nav’ (navigation) subtile… Le
rôle dévolu traditionnellement au copilote, qui peut, si
besoin est, recevoir l’aide du pilote.
« Je suis cassé » a
sobrement déclaré Jean-Louis au terme de cette
Transorientale de 10 000 kms, achevée à Huangyaguan,
patelin bucolique à environ 80 kms au Nord-Est de Pékin,
qui « offre un aperçu authentique de la Grande Muraille,
exemple classique et bien conservé des ouvrages
défensifs Ming… »
Dans cet endroit
splendide, malgré la « brume » mal identifiée qui
envahit tous les environs de la capitale, la remise des
prix fut un grand moment du rallye raid. Oubliées
quelques heures les pannes et les peines, les nuits sans
sommeil et les jours où le sable du désert fut notre
seul repas…
Que le meilleur… Sauf que,
à l’heure de conclure, le pilote chinois, Xu Lang, et le
motard français, Philippe Tonin, morts dans des
accidents, étaient présents dans les esprits.
Dans notre voiture, un fou
rire, en franchissant les derniers lacets, s’explique en
partie par une grosse fatigue accumulée, en partie aussi
par une complicité qui n’était pas gagnée d’avance, et
qui sera peut-être oubliée demain.
On est tous un peu paumés. Pendant les journées du
rallye, le fameux « road book » - carnet de bord très
précis – nous indiquait précisément que faire quasiment
tous les kilomètres…
Et maintenant quoi ? Où
sont les routes ? Où sont les pistes secrètes, les
forêts, les steppes et les déserts ? Où sont-elles les
vies habituellement dissimulées aux regards, les petits
villages où l’on s’arrête un instant pour boire un café
« tchouit tchouit malako » (expression employée par
Jean-Louis et moi pour demander « un peu de lait »,
supposément en russe… expression que l’on a gardé dans
les pays suivants… sans plus d’efficacité...)
Comme le raconte si bien
le copilote Marc Aivazian : « J’ai toujours fait de la
moto, j’ai fait presque tous les Dakar. Il y a quelques
années, âgé de 48 ans, j’ai dû raccrocher. Cela a été
très dur. Une vie entière, tous les copains, toutes ces
images accumulées… C’était beaucoup plus qu’une page que
l’on tourne. C’était un livre que l’on ferme… »
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